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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 27.1883

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Nr. 4
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Bigot, Charles: Les fresques de Raphae͏̈l à la Farnésine, 3
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https://doi.org/10.11588/diglit.24259#0301

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282

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

lettre a été bien souvent citée ; elle est néanmoins trop importante et au
point de vue de ce travail et pour ce qu’elle nous révèle du génie de
l’artiste, pour que nous ne soyons pas excusé de la reproduire à notre
tour. En voici la traduction :

« Seigneur Comte,

« J’ai fait des dessins de plus d’une sorte sur les sujets proposés par
votre Seigneurie, et tous ceux qui les ont vus ici sont satisfaits, si tous
ne sont pas pour moi des flatteurs; mais je ne satisfais point mon propre
jugement, parce que je crains de ne pas satisfaire le vôtre. Je vous les
envoie. Que votre Seigneurie fasse choix de l’un d’entre eux, si quel-
qu’un est jugé par elle digne d’être choisi.

Notre Saint-Père, en voulant m’honorer, m’a mis un lourd fardeau
sur les épaules : c’est le soin de la construction de Saint-Pierre. J’es-
père bien ne pas tomber sous la charge, d’autant plus que le modèle que
j’ai fait plaît à sa Sainteté et est loué par beaucoup de beaux esprits ;
mais ma pensée à moi va plus haut encore : je voudrais retrouver les
belles formes des édifices antiques, et je ne sais si mon entreprise ne
sera pas le vol d’Icare. Vitruve m’apporte sur ce point une grande
lumière, mais non autant qu'il faudrait.

« Quant à la Galatée^ je me tiendrais un grand maître s’il s’v trou-
vait la moitié des choses que votre Seigneurie m’écrit. Mais dans ses
paroles je reconnais l’amour qu’elle me porte, et je lui dis que pour
peindre une belle femme il me faudrait voir plusieurs belles, en ajoutant
cette condition que votre Seigneurie se trouvât auprès de moi pour faire
choix du mieux; mais, privé que je suis et de bons juges et de belles
femmes, je me sers de certaine idée qui me vient à l’esprit ; si cette idée a
en elle quelque excellence au point de vue de l’art, c’est, ce que j’ignore,
mais je me donne beaucoup de peine pour l’avoir.

« Je me recommande à votre Seigneurie.

Raphaël Sanzio1.

« De Borne. »

Bramante était mort au mois de mars 151â, peu de temps après l’avé-
nement de Léon X. Ce fut alors que le successeur de Jules II mit « sur les

t. Voici le texte même de la lettre :

« Signor Conle,

« Ho fatto disegni in piu maniéré sopra l’invenzioni di V. S. e soddisfaccio a tutti,
se tutti non mi sono adulatori; ma non soddisfaccio al mio giudicio, perché temo di
 
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