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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 27.1883

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Nr. 4
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Bigot, Charles: Les fresques de Raphae͏̈l à la Farnésine, 3
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https://doi.org/10.11588/diglit.24259#0303

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

28Z*

commencement de l’année 151 A, c’est dans la seconde moitié de cette
année seulement que la fresque a pu être exécutée ; et si l’on songe de
combien de travaux Raphaël est alors accablé, — travaux auxquels ajou-
tent sans cesse les caprices et les fantaisies d’un pape qu’il faut d’abord
contenter — peut-être a-t-il alors attendu assez longtemps le loisir dont il
avait besoin pour mener son œuvre à bien. Fallût-il reporter jusqu’à l’an-
née 1515 l’achèvement du carton et la peinture de la Galatée, il n’y aurait
là rien de très étonnant. Ce qui est certain, c’est que l’ouvrage, une fois
commencé, a été mené avec une singulière rapidité. On sait quels sont les
procédés de la fresque, et comment ce.genre de peinture ne peut être
exécuté que sur un enduit frais, déposé le matin même. M. Müntz, s’ai-
dant d’une échelle, a pu distinguer les lignes du travail successif, et faire
la part de l’œuvre de chaque journée ; il a ainsi établi que la Galatée, telle
que nous la voyons, a été toute entière peinte en dix-sept jours. C’était un
fier abatteur de besogne, un artiste doublé d'un intrépide ouvrier que
l’homme capable d’un tel effort !

Il

Et maintenant que nous avons fixé la date de l’ouvrage, qu’était-ce
que ce sujet de Galatée que Raphaël se chargeait d’illustrer et auquel il
allait rendre l’éternelle jeunesse ? Un vieux sujet, et non parmi les plus
illustres de la mythologie grecque.

Le jour où la race aryenne, dans ce mouvement lointain de migration
qui l’entraînait vers l’Occident, et du centre de l’Asie la poussait vers
l’Europe, au moment où elle atteignait l’extrémité de l’Asie Mineure, elle
avait eu soudain comme une révélation nouvelle.

Son génie naturel lui avait, dès son premier éveil, fait voir dans les
phénomènes physiques, dans les forces de la nature, tantôt bienfaisants,
tantôt redoutables, supérieures en puissance à l’énergie humaine, l’inter-
vention d’êtres supérieurs, les uns bons, les autres méchants, en lutte
incessante les uns avec les autres. Au-dessus de l’humanité, pour expli-
quer le spectacle du monde, elle avait créé les dieux.

Entre tous les phénomènes, un, dès l’origine, l’avait particulièrement
frappée, celui qui remplit de terreur les animaux eux-mêmes : l’orage
avec ses noirs nuages qui voilent le soleil, avec les sillons éblouissants
de la foudre, avec les roulements effroyables du tonnerre, avec les trombes
d’eau versées sur le sol. L’orage devint vite le formidable duel entre la
puissance de la lumière et celle de la nuit, entre le génie du bien et celui
 
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