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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 27.1883

DOI issue:
Nr. 4
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Mantz, Paul: Rubens, 7
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https://doi.org/10.11588/diglit.24259#0344

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RUBENS.

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rieuse jeunesse, traversé les phases .d’un apprentissage appliqué, soi-
gneux, volontaire ; il s’était, lui, le héros et le vainqueur, laissé séduire
par certaines influences, et pour s’affranchir, il avait combattu. Cette lutte
dura plus d’un jour. A notre sens, les hésitations, le conflit, le mélange
éclatent dans les œuvres de 1612, dans la Descente de croix, par exemple,
et dans les tableaux où il y a des noirs, des découpures, de « brusques
contacts » : en 1617, c’est-à-dire au moment où, à propos de Y Adoration
des Mages de Malines, Fromentin a le droit de parler du « croisement
des nuances», la paix s’est faite. Désormais Rubens s’est absolument
reconquis : il marche dans le puissant accord de son unité sans alliage.
Tel du moins il apparaît à l’historien dans les œuvres qui sont bien de
lui, et auxquelles aucune main étrangère n’a ajouté l’appoint d’une col-
laboration obéissante, mais dangereuse. On entrevoit l’importance de la
question; on sent que le problème mérite d’être librement examiné.
Il serait grave d’apprendre par un texte formel que des élèves plus ou
moins intelligents ont souvent travaillé pour le maître, que l’originalité
de sa pensée n’a pas toujours été fidèlement traduite, et qu’un peu d’eau
est venue tempérer parfois l’énergie delà pure liqueur.

PAUL MANTZ.
 
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