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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 27.1883

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Nr. 4
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Lefort, Paul: Velazquez, 10
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https://doi.org/10.11588/diglit.24259#0349

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328

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

paternel que du côté maternel, et ce, selon la coutume et le fuero d’Es-
pagne. Or cette royale missive, adressée au marquis de Tabara, gentil-
homme de la chambre, conseiller du roi en son conseil de guerre et gou-
verneur de ses ordres, et qui contient diverses prescriptions relatives
soit au choix des deux commissaires enquêteurs, soit aux formes juri-
diques à suivre dans la conduite de l’enquête, porte la date du 17 de
novembre de l’année 1658.

La seconde pièce nous indique à quel résultat aboutit cette enquête.
Sur la couverture même du dossier, à la suite du nom des cinq juges,
membres de l’ordre, qui furent chargés de décider sur les mérites, titres
et qualité du candidat, nous lisons la mention suivante : « Le bref de Sa
Sainteté arriva le 29 juillet 1659, et, le même jour, avis de son admission
dans l’ordre fut adressé à "Velâzquez ».

Rien que par le rapprochement de leurs dates, ces deux documents
prouvent de reste combien nous étions fondé à révoquer en doute le
légendaire récit qui fait peindre à Philippe IV, dès 1656, la croix rouge
de Santiago sur le pourpoint de l’artiste terminant le tableau des Me-
ninas.

Revenons maintenant aux autres pièces de Y Enquête qui, presque
toutes, relatent certaines particularités ou quelques renseignements pré-
cieux à recueillir touchant la vie publique ou privée du grand artiste.

En conformité de l’ordre royal, deux commissaires enquêteurs avaient
été désignés par le marquis de Tabara pour s’assurer des mérites et qua-
lité de Velâzquez. Ils avaient mandat, en vertu des statuts de l’ordre, de
se transporter partout où besoin serait pour l’accomplissement de leur
mission ; enfin, de requérir et d’entendre, sous la foi du serment, tous les
témoins qu’ils jugeraient utile de faire comparaître1. Un itinéraire leur
était tracé qui devait les mettre à même de vérifier sur place la généalogie
du candidat. Si le père et la mère de l’artiste étaient natifs de Séville,
ainsi que Juan Velâzquez et dona Catalina de Cayas, ses grand’père et
grand’mère du côté maternel, il n’en était pas de même de ses aïeux pa-

'1. Un formulaire imprimé des questions que les commissaires enquêteurs devaient
adresser aux comparants est joint au dossier; ces questions s’étendent principalement
sur les points suivants : condition du candidat, son état, son âge, son lieu de nais-
sance, sa légitimité; quels ses ascendants paternels et maternels, leur légitimité ou
leur bâtardise ; les alliances de la famille, cas de mésalliance, avec des juifs, Maures
ou convertis; la réputation des ascendants, s’ils sont considérés comme cristianos
viejos et comme hijos dfalgo, et depuis quelle époque ; les recherches et poursuites
dont le candidat ou ses ascendants ont pu être l’objet de la part du Saint-Office ou des
tribunaux ordinaires, pour cause de religion, de trahison, de mauvaises mœurs, etc.;
enfin, si le candidat sait et peut monter à cheval, et s’il en possède un.
 
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