Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 27.1883

DOI Heft:
Nr. 4
DOI Artikel:
Ephrussi, Charles: Le Freydal
DOI Seite / Zitierlink:
https://doi.org/10.11588/diglit.24259#0374

DWork-Logo
Überblick
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
352

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

Le vœu de l’empereur ne fat point exaucé; et lorsque l’archiduc Fer-
dinand ordonne, en 1525, à Trevtz Saurwein « de mettre dans un livre
l’histoire de son cher seigneur et aïeul l’empereur Maximilien », on ne
sut où chercher certains matériaux de cette publication. En mars 1526,
Ferdinand charge Treytz Saurwein d’éditer le Weisskunig, le Theurdank,
l’Arc triomphal, la généalogie de la maison impériale d’Autriche et les
écrits de Stabius ; mais il n’est point parlé dans cette instruction du
Freydal.

Quand le Freydal entra-t-il dans la collection du château d’Ambras, en
Tyrol, d’où il est venu à Vienne? Dans les nombreux inventaires d’Ambras
il est souvent question de tournois et de jeux de chevalerie, mais un seul,
celui del596, mentionne spécialement le chevalier Freundta.il- encore vise-
t-il non les dessins, mais le texte explicatif de l’ouvrage. En 1665, la plus
grande partie des manuscrits du château d’Ambras, dans laquelle se trou-
vait le texte du Freydal, fut transportée à la bibliothèque de la cour de
Vienne; mais les dessins ne prirent le même chemin qu’en 1806, avec les
autres œuvres d’art conservées au château.

Il reste à examiner la valeur artistique de cet important ensemble de
compositions. On n’a aucun Renseignement sur les noms des artistes qui
y ont collaboré; aucune feuille n’est signée, si ce n’est la page 116, au bas
de laquelle se trouve un monogramme inconnu et la date 1515. Les
pièces émanées de la main de l’empereur, relativement au Freydal, ne
donnent que peu de lumières à ce sujet. On y lit cependant, dans le
Gedenkbuch de 1502 : « Maître Martin doit peindre toutes les momeries
de l’empereur dans un livre ». Ce maître Martin était le tailleur de la
cour, et les livres de comptes établissent que des payements échelonnés
lui furent faits de 1A98 à 1508. Les quelques mots du Gedenkbuch et
d’autres documents prouvent que l’empereur n’avait songé d’abord qu’aux
momeries, et que la publication des joutes et tournois ne fut décidée que
plus tard. Recherchant avant tout l’exactitude des costumes, Maximilien
devait naturellement s’adresser au tailleur de la cour, souverainement
compétent en ces matières. Le Freydal, en effet, est beaucoup moins,
malgré le mérite relatif d’un certain nombre de pages, une œuvre d’art
que la reproduction prosaïquement fidèle des tournois et des danses à la
mode allemande dans les dernières années du xve siècle et les premières
du xvie, formant un ensemble de modèles scrupuleusement exacts, exé-
cutés par des ouvriers calligraphes, miniaturistes et enlumineurs pour la

1506, mais de son petit-fils Ferdinand, qui fut spécialement chargé de l’administra-
tion des États héréditaires de la maison d’Autriche.
 
Annotationen