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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 27.1883

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Nr. 5
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Havard, Henry: Johannes Vermeer (Van der Meer de Delft), 1
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https://doi.org/10.11588/diglit.24259#0422

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JOHANNES VERMEER.

399

Ce même livre de maîtrise nous reparle de lui en 1663. Cette fois,
ce n’est plus comme simple maître qu’il figure sur les registres de la
corporation, mais comme syndic, comme doyen, comme Hooftman,
comme chef-homme. Il exerce pendant deux ans ces importantes fonctions
(1662-1663), puis il rentre dans le rang pour en ressortir en 1670 et figu-
rer encore, en 1671, parmi les doyens.

Après cela, plus rien. — Ce silence peut sembler extraordinaire si
l’on s’en tient à la date mortuaire donnée par les auteurs de la Vader-
landsclie Schilderkunst, c’est-à-dire 1696. Mais une vente de tableaux,
quelque nombreuse et fournie qu’elle puisse être en œuvres d’un maître,
n’est pas un acte de décès, et c’est ce qui nous avait fait estimer et même
affirmer que Vermeer devait être mort aux environs de 1673 b Nous ne
nous étions trompés que de deux ans. Notre Johannes Vermeer passa
de vie à trépas le 13 décembre 1675; il n’était, par conséquent, âgé
que de quarante-deux ans.

Voici la copie de la mention mortuaire inscrite à cette date sur les
registres mortuaires :

Jan Vermeer Kunstschilder aen de onde Langedyck in de Kerk.

Jean Vermeer, artiste peintre, demeurant sur la vieille Langedyk.
enterré dans l’église (la vieille église).

Et une note marginale indique qu’il laissait huit enfants mineurs.

Ainsi se clôt cette carrière si brillante, si nous en jugeons par les rares
productions qui ont survécu du beau talent de Vermeer, par l’estime de
ses confrères, par ses contemporains. Né en 1632, marié en avril 1653,
inscrit comme maître le 23 décembre de la même année, chef-homme de
sa corporation en 1662-1663, c’est-à-dire à trente ans, de nouveau
doyen en 1670 et 1671, mort en 1675. Voilà la restitution complète, inté-
grale de cette vie que Bürger déclarait si obscure. Les archives qu’il
croyait condamnées à un mutisme éternel ont parlé. Le « sphinx » ,
comme il aimait à appeler Vermeer, a livré son secret.

Il nous reste à voir maintenant comment ces dates, heureusement
retrouvées, viennent détruire l’échafaudage de suppositions qu’on avait
élevé autour de cette sympathique figure, et expliquer ses œuvres mieux
que ne peuvent le faire les plus ingénieuses suppositions.

HENRY 1IAVARD.

\. Voir Histoire de la peinture hollandaise. Paris, A. Quantin, éditeur, p. 188.
 
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