L’ORFÈVRERIE ROMAINE DE LA RENAISSANCE.
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lorsqu’il fit sa connaissance, entre 1519 et 1525, avait quatre-vingts ans.
Nous savons d’autre part, grâce aux précieuses communications de M. C.
Casati, que le père de l’artiste, Gian Maffeo, se maria vers 1450 ; il eut
un premier fils, Niccolô, en 1451 environ, et un second, celui dont nous
nous occupons, en 1452, selon toute vraisemblance. Cette date concorde,
à six ou huit années près, avec l’âge indiqué par Benvenuto, auquel il
ne faut, en pareille matière, demander qu’une exactitude relative.
Quels ont été les débuts de Caradosso? où a-t-il fait ses études? par
quels ouvrages a-t-il attiré sur lui l’attention de ses souverains? autant
d’énigmes dont la solution se fera peut-être éternellement attendre. Son
premier maître fut sans doute son père ; nous savons en effet que Johannes
Malfeus de Foppa était soit orfèvre, soit joaillier : il fut chargé en 1475
d’estimer, avec plusieurs de ses confrères, une croix d’or exécutée pour
le duc Galéaz1.
Le plus ancien document que nous possédions sur Caradosso remonte
précisément au pontificat d’innocent VIII : en 1488, une lettre publiée
par Gaye mentionne le voyage fait à Rome l’année précédente par Cara-
dosso et par un autre orfèvre, probablement milanais comme lui ; à cette
occasion, Caradosso porte sur une corniole un jugement auquel l’auteur
de la lettre, le correspondant de Laurent le Magnifique, semble attacher
le plus grand prix.
En 1490, les députés de l’œuvre du dôme de Milan chargent le maître,
probablement sur sa demande, de se rendre à Sienne pour en rame-
ner le célèbre architecte Francesco di Giorgio. Mais cette mission semble
avoir été ensuite confiée à un autre personnage'2.
Caradosso était certainement en relations, dès lors, avec Ludovic le
More. En sonnet de Bernard Bellincioni (mort en 1491) associe son nom
à celui de Léonard de Vinci, de Georges Merula d’Alexandrie et de maître
« Gieronimo bombardiere3. » Nul doute que l’orfèvre ne fît partie de la
cour si brillante groupée autour du More, à Milan, à Pavie, à Vigevano4,
Là se forma, selon toute vraisemblance, sa liaison avec Bramante, liaison
dont la belle médaille exécutée plus tard à Rome rend un éclatant témoi-
gnage.
En 1490, le 16 avril, dans une lettre adressée à Maffeo Triviliense, son
ambassadeur auprès de Mathias Corvin, le More lui annonce qu’il enverra
1. Morbio, Codice Visconteo-Sforzesco, p. 436, 437.
2. Saluzzo et Promis, Trattato... di Francesco di Giorgio Martini, t. Ier, p. 48.
3. Le Paine di Bernardo Bellincioni, éd. Fanfani; Bologne, 1 876-1878, t. Ier, p. 106.
4. Vov. la Gazette des Beaux-Arts, 1879, t. Il, p. 315.
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lorsqu’il fit sa connaissance, entre 1519 et 1525, avait quatre-vingts ans.
Nous savons d’autre part, grâce aux précieuses communications de M. C.
Casati, que le père de l’artiste, Gian Maffeo, se maria vers 1450 ; il eut
un premier fils, Niccolô, en 1451 environ, et un second, celui dont nous
nous occupons, en 1452, selon toute vraisemblance. Cette date concorde,
à six ou huit années près, avec l’âge indiqué par Benvenuto, auquel il
ne faut, en pareille matière, demander qu’une exactitude relative.
Quels ont été les débuts de Caradosso? où a-t-il fait ses études? par
quels ouvrages a-t-il attiré sur lui l’attention de ses souverains? autant
d’énigmes dont la solution se fera peut-être éternellement attendre. Son
premier maître fut sans doute son père ; nous savons en effet que Johannes
Malfeus de Foppa était soit orfèvre, soit joaillier : il fut chargé en 1475
d’estimer, avec plusieurs de ses confrères, une croix d’or exécutée pour
le duc Galéaz1.
Le plus ancien document que nous possédions sur Caradosso remonte
précisément au pontificat d’innocent VIII : en 1488, une lettre publiée
par Gaye mentionne le voyage fait à Rome l’année précédente par Cara-
dosso et par un autre orfèvre, probablement milanais comme lui ; à cette
occasion, Caradosso porte sur une corniole un jugement auquel l’auteur
de la lettre, le correspondant de Laurent le Magnifique, semble attacher
le plus grand prix.
En 1490, les députés de l’œuvre du dôme de Milan chargent le maître,
probablement sur sa demande, de se rendre à Sienne pour en rame-
ner le célèbre architecte Francesco di Giorgio. Mais cette mission semble
avoir été ensuite confiée à un autre personnage'2.
Caradosso était certainement en relations, dès lors, avec Ludovic le
More. En sonnet de Bernard Bellincioni (mort en 1491) associe son nom
à celui de Léonard de Vinci, de Georges Merula d’Alexandrie et de maître
« Gieronimo bombardiere3. » Nul doute que l’orfèvre ne fît partie de la
cour si brillante groupée autour du More, à Milan, à Pavie, à Vigevano4,
Là se forma, selon toute vraisemblance, sa liaison avec Bramante, liaison
dont la belle médaille exécutée plus tard à Rome rend un éclatant témoi-
gnage.
En 1490, le 16 avril, dans une lettre adressée à Maffeo Triviliense, son
ambassadeur auprès de Mathias Corvin, le More lui annonce qu’il enverra
1. Morbio, Codice Visconteo-Sforzesco, p. 436, 437.
2. Saluzzo et Promis, Trattato... di Francesco di Giorgio Martini, t. Ier, p. 48.
3. Le Paine di Bernardo Bellincioni, éd. Fanfani; Bologne, 1 876-1878, t. Ier, p. 106.
4. Vov. la Gazette des Beaux-Arts, 1879, t. Il, p. 315.