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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 27.1883

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Nr. 5
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Lostalot, Alfred de: Le Musée des arts décoratifs: exposition de MM. le comte Lepice et James Tissot; le Salon des arts décoratifs
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https://doi.org/10.11588/diglit.24259#0474

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

Z*50

d’atelier; il aime à déplacer son horizon; la nature l’attire et l’entraîne;
d’un point il passe à un autre, écrivant au vol ses impressions du moment.
Gomme il a l’écriture facile et qu’il note du premier coup les éléments
divers d’un ensemble pittoresque, on comprend sa répugnance à revenir
sur des esquisses qui satisfont pleinement à son besoin d’exactitude et
portent la marque d’une sincérité absolue. De là l’extrême rareté dans
son œuvre de tableaux composés et traités expressément en vue de la
vente ou du Salon.

Ceux-là apprécient vivement le mérite du comte Lepic qui ont pu
contrôler de visu les impressions de voyage fixées sur la toile ou sur le
papier par cette main preste. 11 est et restera un des plus véridiques nar-
rateurs de l’Orient, de cet Orient que les peintres et les écrivains nous,
ont si singulièrement travesti : seul ou à peu près, il a eu le courage de
proclamer que l’intensité de la lumière, au pays du soleil, loin d’exalter1
les colorations, comme les orientalistes nous l’affirment, met une sour-
dine aux tons criards et les assouplit au point d’en faire de paisibles do-
minantes dans une symphonie grise ; hâtons-nous d’ajouter que ceux-ci
prennent leur revanche dans les coins noyés d’ombre; ici, la transpa-
rence de l'air permet aux regards reposés de ne rien perdre de leurs ra-
diations.

M. Lepic ne fait aucune concession aux traditions accréditées par les
poètes et les musiciens ; aussi les croyants des « Danube bleu » sont-ils
déconcertés devant ses œuvres. Ils ne retrouvent plus, par exemple, dans
ses nombreuses études faites en Egypte, la terre des Pharaons qu’ils
croyaient si bien connaître sans l’avoir jamais visitée. Plus de pyramides
flamboyantes, plus de Nil fixé, cliché dans une coloration typique. Le
peintre nous fait voir des Nils de toutes les couleurs, et il ne ment pas, en
dépit du proverbe, car c’est ainsi que l’immense fleuve apparaît aux yeux
du corps quand on est en présence de la réalité. Les deux cent cinquante
aquarelles et les quelques toiles qu’il a rapportées de là-bas sont des
témoignages irrécusables de sa bonne foi pour qui est en mesure de les
contrôler par des souvenirs personnels. Les voyageurs sont moins rares
en France qu’on ne le dit, puisque ces ouvrages ont obtenu un vif suc-
cès à l’exposition du Musée des arts décoratifs.

Au talent du peintre, nou moins qu’à la justesse de sa vision, nous
devons d’avoir remporté une excellente impression-rie nosvisrtès ttu palais-
dos Champs-Elysées. A côté des peintures faites en Égypte, il exposait une
série de vues prises à Pompéi qui n’étaient pas moins intéressantes.
M. Lepic a une perception rare de la valeur pittoresque d’un motif quel
qu il soit; ses œuvres semblent souvent composées, mais elles ne sont
 
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