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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 27.1883

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Nr. 6
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Heiss, Aloïss: Alfred Armand, Les médailleurs italiens des XVe et XVIe siècles: [Rezension]
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https://doi.org/10.11588/diglit.24259#0545

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518

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

Il eut des élèves et des émules d’un talent incontestable, mais infé-
rieur au sien.

L’art du médailleur atteignit dès le début son plus haut point de per-
fection.

Née en Italie vers 1A38, la mode des portraits en métal se propagea
assez rapidement en Allemagne, dans les Flandres et en France, grâce au
roi de Hongrie, Mathias Corvin, au bon roi René d’Anjou, à Charles XIII
et aux ducs de Bourgogne. Ces princes surent attirer et fixer dans leurs
États d’excellents artistes italiens. Et c’est incontestablement à leur
école que se formèrent surtout les premiers médailleurs français et
bourguignons.

Nous ne connaissons pas de médailles allemandes et françaises anté-
rieures au xvie siècle.

Le bronze de Frédéric III, au revers de la création de cxxti chevaliers
sur le pont Saint-Ange et daté de janvier 1 A69 (1A70), est une œuvre
italienne ; les pièces d'or, d’argent et de cuivre de l/i79, frappées en com-
mémoration du mariage de l’archiduc Maximilien (plus tard l’empereur
Maximilien), de même que les médailles de Jean Carondelet et de sa femme
Marguerite de Chassé, ainsi que celle de Jean de Gruthuse au revers de
Jean Miette, toutes deux avec le millésime de 1A79 sont des œuvres bour-
guignonnes; enfin les portraits de Louis XI, de René d’Anjou et des diffé-
rents membres de sa famille, ceux de Charles VIII, du chevalier Dumas de
l’Isle, de Matheron et du Grand Bâtard de Bourgogne, quoique exécutés
en France, les premiers en Anjou, les autres à Lyon, sont dus à des artistes
italiens dont les noms sont connus.

C’est au xvie siècle seulement qu’en France et en Allemagne apparais-
sent des médailleurs nationaux.

Les artistes allemands se montrèrent réfractaires à l’influence italienne.
Très réalistes, dans la meilleure acception du mot, très sincères dans leur
exécution, ils ne tolèrent aucune négligence; tout y est savamment et
consciencieusement mené à bonne fin, mais leurs plus belles médailles
d’Augsbourg et de Nuremberg, quoique plusieurs d’entre elles soient
étourdissantes de facture, sont bien au-dessous, comme style, desadmirables
bronzes italiens des premiers temps. C’est la science un peu pédantesque
de la réformation à côté de la grâce italienne.

Le xvie siècle commençait à peine, qu’une transformation très sen-
sible s’opérait dans l’art des médailleurs italiens. Il fléchissait, devenait
plus élégant, mais moins pur; cependant jamais les artistes ne s’étaient
montrés plus habiles : les ajustements des ho’mmes, ceux des femmes,
les armures ciselées ou niellées, les coiffures les plus compliquées,
 
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