Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 16.1896

DOI Heft:
Nr. 2
DOI Artikel:
Reymond, Marcel: Lorenzo Ghiberti (1378 - 1455)
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.24682#0145

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
LORENZO GHIBERTI

131

richesse de son sol prédestinaient plus que tout autre à chanter la
jeunesse, l’amour, tous les sourires de la vie.

En résumé, le maître, dans le dessin de ses figures, s’est élevé à
une pureté de style, à une beauté que, seuls, André de Dise et Luca
délia Robbia ont su atteindre. Sur ce point, il a créé des œuvres
irréprochables. Mais Gbiberti est encore plus grand peut-être par ses
tentatives audacieuses et parfois si contestables de modifier la tech-
nique du bas-relief. Quelques erreurs qu’il ait pu commettre, il a
créé une forme nouvelle, que l’art ancien n'avait pas connue, forme
si féconde que depuis quatre siècles les sculpteurs n’ont cessé de
l’adopter. C’est son influence qui va régner dans le bas-relief au
xvG et au xvi° siècle; c'est elle qui, au xviic siècle, va animer les
compositions de l’Algarde et du Bernin et, de nos jours, un sculp-
teur français, M. Dalou, vient de montrer encore quel admirable
parti on pouvait tirer d'une telle conception artistique.

Pes bas-reliefs de Gbiberti ne constituent pas l’unique intérêt de
ses portes. Il faut étudier avec le même soin les encadrements qui,
tout autant que la partie principale, paraissent avoir retenu l'atten-
tion du maître. Tout d’abord, nous signalerons les petites têtes placées
à l'angle de chaque bas-relief. Dans la première porte, on trouve
encore quelques têtes de fantaisie, peu intéressantes, parce qu’elles
n’ont ni vie, ni caractère ; mais avec cette faculté d’observation qui
lui avait fait trouver les belles attitudes de ses personnages, il ne
tarde pas à s’élever jusqu’à l’art du portrait et s’y montre un maître
supérieur. C’est à cette époque, du reste, que les plus beaux por-
traits ont été faits en Italie. On ne trouvera pas, il est vrai, ces
bustes séparés, ces portraits détachés, qui vont apparaître dans l’art
italien pendant la seconde moitié du siècle; mais ici, comme en pein-
ture, les portraits trouvent leur place dans les œuvres monumen-
tales. Pour connaître cet art dans toute sa beauté, il faut joindre
aux portraits de Ghiberti ceux de Luca délia Robbia dans sa porte
du Dôme, et surtout ceux des statues de Donatello. De même, c’est
dans la première moitié du xv° siècle que Pisanello modèle ces
merveilleuses médailles qui n’ont pu être surpassées, et que Masaccio,
dans la chapelle du Carminé, inaugure en peinture l’art du portrait.

Enfin, le génie de Ghiberti éclate avec une non moins grande
supériorité dans la partie purement décorative. Dans la premièrfe
porte, il se contente d’entourer le bas-relief d’une légère bordure,
mais dans la deuxième porte, l’encadrement général et la décoration
des pilastres prennent une importance capitale. Il est difficile do
 
Annotationen