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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 16.1896

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Nr. 4
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Vitry, Paul: Deux familles de sculpteurs de la première moitié du XVIIe siècle, 1: les Boudin et les Bourdin
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https://doi.org/10.11588/diglit.24682#0317

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298

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

Versailles1. La statue de marbre blanc est encore posée sur le grand
sarcophage de marbre noir dont nous parle le devis, et que Lenoir
avait retrouvé servant d’auge « aux animaux les plus vils ». Mais
celui-ci n’est plus supporté par les quatre sphinx de marbre blanc,
comme à Anet et encore chez Lenoir 1 2. Il subsiste un des deux
génies funéraires porteurs de torches « dénotant le falot de la mort »,
qui se trouvaient derrière la statue. C’est un petit enfant nu, assez
gracieux, qui est bien plus voisin des charmants petits génies du
xvic siècle que des anges bouffis du xvn°. Quant à la statue elle-
même, à part quelques restaurations, notamment les mains qui pa-
raissent avoir été refaites chez Lenoir, elle est à peu près intacte,
fille est toute différente de ce que nous avons des Bourdin. C’est loin
d'être une œuvre excellente, mais elle sent tout à fait le xvi° siècle.
Diane est à genoux, grande, élancée, les épaules couvertes d'un long
manteau tombant. Son corsage orné de broderies et de forme très
simple, sa robe aux longs plis tombants, rappellent tout à fait le
costume et la manière de la Claude de France de Saint-Denis. La
ligure est plutôt sèche, mais non lourde. Flic est plus intéressante
pour l’iconographie de Diane de Poitiers que vraiment belle par
elle-même.

Fn somme, si l’œuvre était d’un Bourdin, ce ne serait certaine-
ment pas de Michel : la date et le faire s’opposent à cette hypothèse.
Mais il n’y a aucune raison de conserver cette attribution, qui n’a
pour elle que l’autorité de Lenoir3 et qui nous force à créer de toutes
pièces un artiste sur lequel nous n'avons aucun autre renseigne-
ment.

1>. VIT K Y

(La suite prochainement.)

1. Lenoir avait arrangé ce monument avec les figures de Pilon provenant
de la châsse de sainte Geneviève. M. Vaudin paraît s’y être trompé; il a cru ipie
ces figures faisaient partie du monument d’Anet.

2. Deux d’ailleurs de ces sphinx ont été malencontreusement transformés
en cariatides, lorsque le monument fut transporté dans la propriété du duc d’Or-
léans, à Neuilly. Les deux autres existent encore entiers à Versailles.

3. Il est à remarquer, pour l’exactitude des attributions de Lenoir, que, dans
la même page de son Journal où il donne cette statue funéraire à Bourdin, il
attribue la Diane de la fontaine d’Anet à Jean Cousin. Il est probable qu’il était
distrait ce jour-là. Or, c’est sans doute la première fois que fut prononcé ce nom
pour notre statue.
 
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