DOI issue:
Nr. 4
DOI article:Marx, Roger: L.-A. Lepère, 1: peintres-graveurs contemporains
DOI Page / Citation link: https://doi.org/10.11588/diglit.24682#0325
J.-A. LEPÈRE
303
Paysage d’hiver, 1892), entre la lente fuite des nuages et la houle fu-
rieuse de l’océan (Marines à Saint-Jean-de-Mont, 1893-1896).
Plusieurs de ces Marines, Lepère les a exécutées d’après des
études au pastel (Ciels et mer de Vendée) qu’on aime pour la justesse
de l’enveloppe et l’apaisement des tonalités exquises ; cependant,
son moyen d’expression rapide est surtout l’aquarelle gouachée,
lavée à grande eau directement ou donnée comme rehaut à un cra-
yonnage de mine de plomb; il se plaira parfois à la pousser jusque
dans le détail (le Jeu de quilles à Montmartre, 1877 ; le Fabricant de
galoches, 1886; la Cathédrale de Rouen, 1888), mais communément
il l’emploie pour inscrire les sujets, les valeurs de ses estampes
futures, et chacun devine l’attrait de semblables notes recueillies par
Lepère pour lui-même, sans arrière-pensée de vente, partout où il a
séjourné, vécu. Les chantiers de construction de la dernière Exposi-
tion universelle ont inspiré une série de ces croquis enluminés qui
constituent à la fois des documents d’art et d’histoire. En figurant au
Salon des peintres-graveurs en 1891, ils ont témoigné de quelle science
et de quelle sûreté de dessin s’autorisait le primesaut des travaux
de Lepère : rien ne l’a embarrassé, ni les perspectives les plus vastes,
ni l'enchevêtrement des poutres et des échafaudages, ni cette archi-
tecture de fer dressant dans l’air le squelette de son armature com-
pliquée; et le résultat est merveilleux de ces aquarelles qui, prises à
la volée, sans équerre ni compas, atteignent à la précision des relevés
de géomètres, d’architectes, et possèdent en plus l’attrait d’une inter-
prétation artiste, souverainement individuelle et libre.
ROGER MARX
(La mite prochainement.)
XVI. — 3" PÉRIODE.
39
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Paysage d’hiver, 1892), entre la lente fuite des nuages et la houle fu-
rieuse de l’océan (Marines à Saint-Jean-de-Mont, 1893-1896).
Plusieurs de ces Marines, Lepère les a exécutées d’après des
études au pastel (Ciels et mer de Vendée) qu’on aime pour la justesse
de l’enveloppe et l’apaisement des tonalités exquises ; cependant,
son moyen d’expression rapide est surtout l’aquarelle gouachée,
lavée à grande eau directement ou donnée comme rehaut à un cra-
yonnage de mine de plomb; il se plaira parfois à la pousser jusque
dans le détail (le Jeu de quilles à Montmartre, 1877 ; le Fabricant de
galoches, 1886; la Cathédrale de Rouen, 1888), mais communément
il l’emploie pour inscrire les sujets, les valeurs de ses estampes
futures, et chacun devine l’attrait de semblables notes recueillies par
Lepère pour lui-même, sans arrière-pensée de vente, partout où il a
séjourné, vécu. Les chantiers de construction de la dernière Exposi-
tion universelle ont inspiré une série de ces croquis enluminés qui
constituent à la fois des documents d’art et d’histoire. En figurant au
Salon des peintres-graveurs en 1891, ils ont témoigné de quelle science
et de quelle sûreté de dessin s’autorisait le primesaut des travaux
de Lepère : rien ne l’a embarrassé, ni les perspectives les plus vastes,
ni l'enchevêtrement des poutres et des échafaudages, ni cette archi-
tecture de fer dressant dans l’air le squelette de son armature com-
pliquée; et le résultat est merveilleux de ces aquarelles qui, prises à
la volée, sans équerre ni compas, atteignent à la précision des relevés
de géomètres, d’architectes, et possèdent en plus l’attrait d’une inter-
prétation artiste, souverainement individuelle et libre.
ROGER MARX
(La mite prochainement.)
XVI. — 3" PÉRIODE.
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