DOI issue:
Nr. 5
DOI article:Servières, Georges: L' anneau du Niebelung à Bayreuth en 1896, 1
DOI Page / Citation link: https://doi.org/10.11588/diglit.24682#0464
GAZETTE DES BEAUX-ARTS
Ensuite, l’impossibilité pratique de réaliser à la scène des conceptions aussi
gigantesques. Voici, par exemple, la donnée de la scène finale du Crépuscule des
Dieux : il faut, d'après le poème, que Brunnhilde bondisse sur son cheval et se
précipite avec lui sur le bûcher où brûle le corps de Siegfried, que le Rhin dé-
borde et engloutisse le bûcher, que Hagen, qui s’est élancé à la poursuite de
l’Anneau rendu aux Ondines, soit entraîné par elles, que s’effondre enfin le
Walhall. Rien de tout cela ne peut être fidèlement représenté. D’abord l’actrice
ne bondit pas sur le cheval : elle se borne à le traîner par la bride dans la cou-
lisse, d’où un double mannequin est jeté dans le brasier. Si, à Bayreuth, le
bouillonnement du Rhin et la submersion du rivage sont mieux rendus que sur
la plupart des scènes allemandes, l’apparition du Walhall embrasé par l'incendie,
figurée par une toile de fond, éclairée en rouge, que j’avais prise tout d'abord
pour un tableau du bal de l’Opéra, est ratée. Il n’en peut guère être autrement.
GEORGES SERVIÈRES
(La suite prochainement)
L’Administrateur-gérant : J. KOUAM.
PARIS. — IMF. GEORGES PETIT, 12, RDE GODOT-DE-MAUROI
Ensuite, l’impossibilité pratique de réaliser à la scène des conceptions aussi
gigantesques. Voici, par exemple, la donnée de la scène finale du Crépuscule des
Dieux : il faut, d'après le poème, que Brunnhilde bondisse sur son cheval et se
précipite avec lui sur le bûcher où brûle le corps de Siegfried, que le Rhin dé-
borde et engloutisse le bûcher, que Hagen, qui s’est élancé à la poursuite de
l’Anneau rendu aux Ondines, soit entraîné par elles, que s’effondre enfin le
Walhall. Rien de tout cela ne peut être fidèlement représenté. D’abord l’actrice
ne bondit pas sur le cheval : elle se borne à le traîner par la bride dans la cou-
lisse, d’où un double mannequin est jeté dans le brasier. Si, à Bayreuth, le
bouillonnement du Rhin et la submersion du rivage sont mieux rendus que sur
la plupart des scènes allemandes, l’apparition du Walhall embrasé par l'incendie,
figurée par une toile de fond, éclairée en rouge, que j’avais prise tout d'abord
pour un tableau du bal de l’Opéra, est ratée. Il n’en peut guère être autrement.
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