Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 16.1896

DOI Heft:
Nr. 6
DOI Artikel:
Lafond, Paul: François-Joseph Heim, 1
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.24682#0466

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
442

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

mettait la recherche du style au-dessus de tout. Et cependant, il ne
fut qu’un naturaliste contenu, ne reprenant possession de lui-même
que par intermittence et n’oubliant ses théories d’école que dans le
portrait, où il a toujours et très heureusement gardé une remarquable
personnalité. Heim n’a pas montré dans son œuvre une originalité
absolue. Excepté dans ses dessins, il n’a pas assez affirmé son indivi-
dualité. Trop docilement, il a marché sur les traces de ses devanciers
et de ses contemporains ; aussi sa place n’est-elle pas celle qu’il
aurait pu ambitionner.

Les principales qualités de Ileim sont la largeur du geste et
l’énergie du dessin. Peu de peintres, même dans notre école fran-
çaise si remarquable dans le portrait, se sont montrés supérieurs à
lui dans cette branche de l’art ; son extraordinaire aptitude à saisir
à la fois la ressemblance extérieure, physique, et la ressemblance
morale, intime, étonne et confond.

François-Joseph Ileim naquit à Belfort le 16 janvier 1787, non
pas le 15, comme on l’a cru généralement, ni deux ans et demi plus
tôt, le 5 juillet 1784, comme l’a écrit ici-même M. de Saintin1. Il était
fils de Joseph Heim. de Strasbourg, professeur de dessin à Belfort,
et de Marguerite Gérard. Élevé dans la maison paternelle, l’enfant
grandit au milieu des choses de la peinture, jouant avec le fusain et
le crayon, apprenant, pour ainsi dire, sans s’en apercevoir, les prin-
cipes de son art.

Quoique charmé des heureuses dispositions de son fils, son père
ne voulait pas le laisser se livrer à son penchant pour la peinture.
Il le destinait à l’arme du génie et le poussait vers les mathéma-
tiques. Ce fut en vain. Il fallut se décider à laisser le jeune Heim
suivre sa vocation, et, en 1803, à peine âgé de seize ans, il partit
pour Paris, où il entra dans l’atelier de Vincent, un des trois grands
ateliers de l’époque, avec ceux de Régnault et de David.

Chez Vincent, ses progrès furent aussi rapides que surprenants,
excitant l’admiration de ses camarades, l’étonnement et quelquefois
même le mécontentement de son maître, qui le trouvait souvent trop
indépendant. 11 avait le travail facile, une grande énergie de pin-
ceau et un profond sentiment du pittoresque. Très assidu à l’atelier,
il fuyait toutes les distractions qui auraient pu l’éloigner du tra-
vail et retarder l’instant où il pourrait concourir pour le prix de
Rome, objet de tous ses désirs. Il se présenta au concours de 1806.

1. Heim, Notice par M. de Saintin (Gazette des Beaux-Arts, janvier 1867).
 
Annotationen