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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 28.1902

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Marcel, Henry: Les Salons de 1902, 3
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https://doi.org/10.11588/diglit.24810#0089

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

montagnes d’escarbilles de Gharleroi. Celui-ci en rapporte justement
un Départ pour la mine, peinture large et simplifiée, d’un sentiment
pénétrant. La « Rue de Paris », ses camelots et ses grisettes, l’ont
moins bien inspiré; la facture en est creuse et la lumière sans
finesse. M. Dewambez, prix de Rome très émancipé, oscille entre
Daumier et Jean Veber, dans ses scènes parisiennes, vues en perspec-
tive plongeante : une Représentation de la « Vie d’un joueur » sur un
théâtre populaire, et Une Charge d’agents de police, un soir de
manifestation, sur le boulevard Montmartre; cela est d’un humour
pince-sans-rire très amusant.

Enfin, quelques épisodes exotiques sont à noter : le Bouddha de
M. Weeks, avec de belles architectures grouillantes de figures, et
des personnages un peu mous; les Cigarières de M. Bilbao, d’une
facture très enlevée et très vibrante ; des fillettes de M. Mac-Ewen,
se récitant leurs leçons dans une embrasure de fenêtre, d’un char-
mant effet lumineux ; une iillette trayant une chèvre blanche sous un
égouttement de rayons tamisés, et une nourrice frisonne en grands
atours, dans un parterre de lys et de pensées, par M. Hitchcock, celle
dernière assez conventionnelle, mais de jolie limpidité fraiche. Une
turquerie de fantaisie, Les Joueurs d'échecs, révèle, chez M. Dudley
Hardy, un tempérament de coloriste à la Brangwyn.

LA NATURE

L’espace me manque; les œuvres me pressent. Comment d’ail-
leurs s’étendre sur les paysages, sans défier la patience du lecteur ?
C'est le genre en apparence le plus facile ; la médiocrité s’y dissimule
aisément, les modèles posent pour rien, l’art bon entant s’accom-
mode en sport hygiénique; delà un débordement de vues, d’études,
d’impressions, qu’il faut canaliser dans une classification sommaire,
en ne signalant que les œuvres tranchées et fortes. J’expédie d’abord
quelques scènes de genre, dont le paysage fait le principal intérêt :
le Verger de M. Kowalsky, où des fillettes en blanc s’ébattent sous
des pommiers en fleurs ; les petites Baigneuses de Mrne Demont-
Breton, finement nacrées, insuffisamment « dans l’air », regardant
des méduses à marée basse; les enfants en canot, de M. Paul Graf,
godillant dans l’eau lourde où dansent les toits rouges du bord ; la
fille rousse dans un verger, de MUo Chauchet. Le grand triptyque de
M. Wérv vise à nous donner une synthèse animée de Venise se
résumant dans le vaste canal de la Giudecca, llanqué d’une « calle »
 
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