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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 28.1902

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Nr. 2
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Hymans, Henri: L' exposition des primitifs flamands à Bruges, 1
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https://doi.org/10.11588/diglit.24810#0103

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

dont put se glorifier Rubens; que Jean Santi, le père de Raphaël,
exalte Jan van Eyck et Roger van der Weyden, au point de dire,
comme le devait faire plus tard, de son lilsmème, la célèbre épitaphe
du Panthéon, que leur art le dispute en perfection à la nature elle-
même :

Di colorire furno si excellerai

Che han superato spesse volte il vero,

des générations entières n'auront pour ces memes peintres ni sou-
venir, ni respect. De quelques-uns des plus grands le nom même
se perdra, et des collectionneurs émérites dédaigneront de recueillir
leurs œuvres ! La galerie Wallace, formée au prix de tant de louable
persistance et de si prodigieux sacrifices d'argent par lord Hertford,
ne comprend pas un seul spécimen de l'art des maîtres primitifs.
Le passionné de peinture ancienne, le collectionneur le plus éclairé
des maîtres anciens que connut le xixc siècle, — j'ai nommé Louis
La Caze, —dans son enthousiasme pour les virtuoses du pinceau,
Hollandais, Flamands, Espagnols, Français, Anglais, n'avait pas
d'œil pour ceux que, naguère, nous appelions encore, avec dérision,
les « gothiques » !

Ce temps est-il passé? Espérons-le, sans oser l'affirmer. En art,
la faveur des foules n'est guère moins versatile qu'en d'autres
domaines ; seule, la science évite scs caprices. La science, en vérité,
n’est pas étrangère à la conception, à la réalisation du programme
de cette fête de l’esprit et des yeux que constitue l’exposition. Grâce
à elle, des horizons plus vastes s'ouvrent pour ceux que préoccupe le
passé de l’art ; elle leur permet de remonter à la source de la pein-
ture contemporaine.

Le rapprochement, en un même local, grandiose, mais de
médiocre éclairage, d’authentiques travaux des van Eyck, de Petrus
Cristus, de Roger van der Weyden, de Memling, de Hugo van der
Goes, de Thierry Routs, de Gérard David, avec nombre d autres
restant à déterminer, devient, pour les artistes et les historiens, une
exceptionnelle occasion, encore que, pour certains maîtres, leur
étude ne puisse porter que sur des pages d’importance secondaire,
comparées à celles que détiennent des galeries ou des églises, dont le
comité de l’exposition ne pouvait songer à obtenir le prêt. L’en-
semble, pourtant, n’est pas disparate. II est, au contraire, frappant
par sa tenue ; il emprunte un relief particulier aux pages nom-
breuses et de renommée universelle qui s’y trouvent. D autre part,
 
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