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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 28.1902

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Nr. 3
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Dorez, Léon: Un manuscrit précieux pour l'histoire des oeuvres de Léonard de Vinci
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https://doi.org/10.11588/diglit.24810#0204

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UN MANUSCRIT ILLUSTRÉ D’APRÈS LÉONARD DE VINCI 187

III

IMPORTANCE DU MANUSCRIT

Telle est l'économie de ce curieux manuscrit, dont le texte a
bien été transcrit à la fin du xv° siècle, mais dont rien ne permet
de dater les dessins avec certitude.

On ne peut formuler, au sujet de ces derniers, que deux hypo-
thèses : ou bien ils sont contemporains du manuscrit, et on voit tout
de suite leur extraordinaire importance; ou bien ils ont été exécutés
plus tard, et, dans ce cas encore, ils présentent un très vif intérêt.

Si les dessins étaient contemporains du manuscrit, ils permet-
traientde résoudre deux controverses qui ontété, depuis plus ou moins
longtemps, soulevées par quelques historiens de Léonard. On sait que
la fresque de Sant’ Onofrio est généralement attribuée aujourd’hui à
l’un des élèves du maître, Giovanantonio Boltraflio ; mais tous les cri-
tiques ne sont pas de cet avis. Tout récemment encore, M. Müntz
déclarait qu’il hésitait à retrancher cette belle peinture de l’œuvre de
Léonard, et il ajoutait : « J'hésite encore davantage à la placer vers
1515 au lieu de la placer vers 1483 ; elle conserve, en effet, des traces
indéniables d’archaïsme, qui lui donnent en partie son charme. »
Et il pensait qu'il faut supposer un voyage de l’artiste à Rome anté-
rieur à 1304 ou 1503, date de son premier voyage connu en cette
ville. Dans le cas où il serait prouvé que nos dessins ont été exécu-
tés à la même époque que le manuscrit lui-même, ou fort peu de
temps après, la thèse proposée par M. Müntz serait corroborée
d’une manière aussi solide qu'inattendue, et Ton comprendrait plus
facilement que Léonard eût peut-être imité, dans cette fresque, le
bas-relief, très analogue et daté du 24 mars 1477, de la basilique
de Sant’ Ambrogio de Milan. Dans la môme hypothèse, la Sainte
Famille du Musée de l'Ermitage, que l'on a récemment enlevée an
maître pour l’attribuer à un de ses élèves, lui serait rendue sans
que put surgir l’ombre même d’une contestation.

Par malheur, il n’est point prouvé que les dessins de notre
manuscrit soient aussi anciens que le manuscrit lui-même, et, à parler
franc, ils ont une apparence plus moderne. Je serais dispose à croire
qu’ils ont été exécutés pendant que le volume était entre les mains
d’Àscalcone délia Yalle, c’est-à-dire avant 1539, date de la mort de
ce personnage. M. Salomon Reinach a bien voulu me faire observer
qu’il y a une autre raison, plus grave encore, pour donner à ces
 
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