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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 28.1902

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Nr. 3
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Dorez, Léon: Un manuscrit précieux pour l'histoire des oeuvres de Léonard de Vinci
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https://doi.org/10.11588/diglit.24810#0205

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188

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

dessins une date assez avancée dans le xvic siècle : c’est la présence
du portrait de Léonard. Ce portrait paraît incontestablement de la
même main que les autres dessins, et, selon M. Reinach, dont je ne
partage pas entièrement l’avis, il est difficile de douter qu’il ne
soit une copie du tableau conservé au Musée des Offices, et qui n’a
peut-être été peint qu’après la mort du modèle.

Mais quand bien même ces dessins n’auraient été exécutés que
vers 1530, ils n’en garderaient pas moins une valeur considérable.
Il a été établi plus haut qu’ils ont, presque sans aucun doute, été
exécutés à Milan, où Léonard était si connu et où le manuscrit parait
avoir séjourné au moins pendant plusieurs siècles. Il a été prouvé
que tous, ou presque tous, se rattachent à l’œuvre de Léonard (car-
tons), ou en sont directement extraits (esquisses du Codex Atlan-
ticus). On doit conclure de là que celui qui les a dessinés ou fait
dessiner était en possession des cartons originaux et des manuscrits
autographes de l’illustre artiste, et que leur réunion même en ce
volume prouve l’authenticité de toutes les œuvres qui y sont repré-
sentées. Nous sommes ainsi ramenés au même point que tout à
l’heure. L’auteur ou le promoteur du recueil avait fait partie de
l’entourage du maître, ou était en relations avec un de ses plus
fidèles élèves, et il est presque impossible de supposer que, si
peu d’années après la mort de Léonard, et à Milan même, une
légende se fut déjà établie, parmi ses familiers et ses admirateurs,
au sujet de la paternité de certaines œuvres. Quelles que soient les
difficultés soulevées par cette simple constatation, c’est de là qu'on
devra désormais partir pour toute nouvelle discussion sur la Vierge
de Rome et la Sainte Famille de Saint-Pétersbourg.

Resterait à déterminer l’auteur de ces dessins. Un nom vient
tout naturellement aux lèvres, et l’on me dit que M. Charles
Ravaisson-Mollien l’a déjà prononcé, dans l’une des dernières séances
de la Société des Antiquaires : c’est celui de Francesco Melzi, auquel,
par son testament du 23 avril 1518, Léonard, qui devait mourir le
2 mai 1519, avait laissé tous ses livres et tous ses instruments.
Cependant, on ne saurait affirmer sans autres preuves que Melzi ait
réellement utilisé d’une manière aussi intéressante les marges des
petits traités de Marliano et d’Alkindi, et son rôle s’esl peut-être
borné à communiquer à l’auteur de nos dessins les originaux de son
maître.

LÉON DOREZ
 
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