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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 28.1902

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Nr. 3
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Modern, Heinrich: Les peintures de Tiepolo à la villa Girola, 2
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https://doi.org/10.11588/diglit.24810#0262

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240

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

Depuis Urbani de Gheltof, Molmenti et d’autres ont publié des
documents qui nous font connaître les dates exactes d’autres œuvres.
A défaut d’indications de ce genre, le style, les sujets, les types, les
modèles peuvent nous fournir des renseignements précieux. A en
juger ainsi, il semble que les tableaux de notre cycle se rappro-
chent des fresques de la villa Valmarana qui, d’après Molmenti,
ont été peintes en 1737, et du grand plafond du palais Clerici à
Milan, achevé en 1710. Les fresques de la villa Valmarana sont,
comme les peintures de la villa Girola, une poétique glorification
de l’Olympe grec. Des paysages charmants, une mer splendide que
nous ne trouvons plus dans les tableaux tardifs, attestent dans l'une
et dans l’autre œuvre une inspiration pareille. Quelques types de
figures sont même semblables, comme le Saturne un peu rajeuni,
dirigeant, dans le Triomphe ci' Amp hit rite, les chevaux de Poséidon,
comme aussi l’Amour poussant des cris de joie et qui est le même
qu’à la villa Valmarana (vne salle, l'Amour jouant avec un ara).

Enfin, pour fixer la date des peintures de Tiepolo, l’image du
modèle de l’artiste, cette Christine si souvent mentionnée, est d’une
haute importance. Elle est si fréquemment représentée, qu’elle per-
met à chaque instant de déterminer les époques. Elle ne figure dans
aucune œuvre de Tiepolo avant le plafond de l’église des Jésuites.
Elle n’apparaît ni dans les tableaux d’église, ni dans les fresques
d’Udine ou de Bergame, ni dans le cycle des peintures d’histoire
du palais Dolfia, ni dans les plafonds et parois des palais Archinti
et Dugnani à Milan, ni dans les fresques de la villa Valmarana,
mais son portrait revient toujours, avec de nombreuses variations,
divers sentiments et différentes expressions, dans toutes les pein-
tures exécutées après 1738. Elle apparaît sous les traits de la
Vierge, de sainte Lucie, de sainte Catherine, de sainte Hélène; c’est
l’Iphigénie de la galerie de Munich ; elle est figurée dans la frise du
Serpent (Tairain à 1 Académie de Venise, dans le Triomphe cTAurélien
à Turin, aux plafonds des palais Rczzonico, Zenobio (présentement à
1 île des Armènes), Donà délia Dosa, Labia à Venise, à la villa Pisani
(Nazionale) à Strà, dans les fresques de Wurzbourg, et au palais
royal de Madrid. Tiepolo emmena sa Christine en Espagne, et c’est
probablement à cause d’elle qu’il voulait prolonger toujours son
séjour à Madrid, quoiqu’il eût déjà achevé en 1767 les grands plafonds
du palais royal. Cette raison seule, du moins, explique qu’il se soit
si longtemps attardé à Madrid. Il avait vécu à Venise en grand sei-
gneur, et y avait amassé une grande fortune : il put prêter une
 
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