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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 28.1902

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Nr. 4
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Nolhac, Pierre de: Le Versailles de Mansart, 5
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https://doi.org/10.11588/diglit.24810#0352

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324

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

C’est donc en décembre 1684 que s’achève ce vaste bâtiment presque
carré, entourant une cour de même forme, et dont la masse impo-
sante fait face à l’Aile du Midi ; bien qu’exhaussé en notre siècle
d’un fâcheux étage au-dessus de l’entablement, le Grand Commun,
transformé en hôpital militaire, garde encore un air de grandeur et
de noblesse digne du voisinage immédiat du Château. La construction
en a commencé en 1682, sur un emplacement où s’élevait encore,
peu d’années avant, l’église Saint-Julien. On l’appelle d’abord le
« grand carré des offices communs du Roi, de la Reine, de Monsei-
gneur et de Madame la Dauphine », mais les devis d’achèvement de
1684 portent uniquement bientôt la désignation de Grand Commun
du Roi, bien que les autres offices y soient abrités, et qu’il y ait des
logements pour beaucoup d'officiers de la maison du Roi étrangers au
Commun.

L’étage, au rez-de-chaussée, est voûté et renferme les cui-
sines, dépenses et offices. Dans son ensemble, l’édifice, éclairé
par cinq cents fenêtres, compte six cents pièces fermant à clef et
plus de soixante appartements, sans parler d’un grand nombre de
logements pour les gens de service. Il a été nécessaire qu'on y fit
une chapelle, car il renferme toute une population qu’on peut évaluer
à quinze cents habitants. Les offices qui regardent directement la
table du Roi et celle de la Reine ne sont pas installés au Grand
Commun ; « la Bouche du Roi n’est jamais hors du lieu où loge Sa
Majesté », et jusqu'à la Révolution elle est placée, ainsi que la
Bouche de la Reine, du Dauphin et de la Dauphine, au rez-de-
chaussée de l’aile du Château qui s’étend de l’autre côté de la rue.
La « Viande du Roi » n’a point à sortir du Château quand elle est
portée chez Sa Majesté, précédée du maître d’hôtel avec son bâton,
du gentilhomme-servant-panetier, du contrôleur général, et escortée
de tout le cortège qu'exige l’ancien cérémonial. Le « Gobelet du Roi »,
qui a dans ses attributions de dresser le couvert du Roi et qui est
divisé en Paneterie-Bouche ou Gobelet-Pain et Echansonnerie-
Bouche ou Gobelet-Vin, est dans la même partie du Château.
Dans le Grand Commun est installé séparément le reste des offices,
placés également sous les ordres du premier maître d’hôtel du Roi,
et qui sont la Paneterie-Commun, l’Échansonnerie-Commun, la
Cuisine-Commun, et servent à la nourriture des nombreuses per-
sonnes qui ont, comme on dit, « bouche à la Cour ». On y trouve
aussi les offices analogues pour la Reine, pour Monseigneur et pour
la Dauphine. L’ensemble comporte un personnel considérable, dont
 
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