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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 28.1902

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Nr. 6
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Reinach, Salomon: De quelques têtes antiques attribuables à l'école de Phidias
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https://doi.org/10.11588/diglit.24810#0490

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450

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

En superposant une tête conservée à Bologne au torse d’une
Athéna conservée à Dresde, M. Furtwaengler a restitué une très
belle figure, qu’il identifie à l’Athéna Lemnia de Phidias1 ; mais s’il
est désormais certain que l’original de la tête et celui du torse ont
fait partie d’une même statue en bronze, l’attribution de cette statue
à Phidias a soulevé et soulève encore de graves objections. Du Zeus
d’Olympie, statue colossale en or et en ivoire, nous ne connaissons
guère que les éloges enthousiastes des anciens. Cette ignorance
s’explique facilement; car comment les gardiens du temple de Zeus
à Olympie auraient-ils permis de mouler un colosse aussi fragile2?
Comment aurait-il été même possible de le copier sur place en
petites dimensions, dans un temple nécessairement obscur et qui,
d’ailleurs, n’était nullement destiné à servir d’atelier à des artistes?
Il en est de même, bien que dans une moindre mesure, pour l’Athéna
Parthénos. Le Parthénon n’était probablement pas mieux éclairé
que le temple de Zeus à Olympie, ni ses gardiens plus disposés à
donner des facilités aux copistes; mais Athènes était un centre si
actif de l’industrie des marbriers, analogues à ces copistes italiens
qui travaillent aujourd’hui à Carrare, que l’Athéna Parthénos ne
pouvait être soustraite complètement à leurs entreprises. Aussi en
possédons-nous deux petites copies, l’une et l’autre découvertes à
Athènes, qui, malgré leur médiocrité, sont très précieuses3; toute-
fois, une seule, celle dite du Yarvakeion, est à échelle assez grande
et de travail assez poussé pour que la connaissance du style de
Phidias s’en puisse éclairer. 11 semble, d’autre part, qu’il a dû exister,
sous l’empire romain, une copie à grande échelle et assez exacte de
la tête de la Parthénos, car on en a trouvé plusieurs répliques, dont
une surtout, découverte à Santa Marinella et acquise, en 1898, par le
Louvre, est d’un bon style romain et conserve quelques traits
archaïques de l’original4. Mais ce sont là, à vrai dire, des documents
archéologiques plutôt qu’artistiques, comme ces gravures italiennes
du xvie siècle d’après des statues antiques, qui nous renseignent,
faute de mieux, sur les motifs créés par les maîtres, mais non pas
sur leur personnalité ni sur leur style.

1. Gazette des Beaux-Arts, 3° pér., t. XII, p. 217, 219.

2. Cf. Gazette des Beaux-Arts, 3e pér. t. XXYII, I, p. 143,152.

3. Collignon, Histoire de la sculpture grecque, t. I, p. 540, 541.

4. Michon, Monuments Piot, t. VII, p. 153, pi. 15. La tête delà collection Kauf-
mann à Berlin (Beschreibung, n° 70 A) et celle de Cologne (Festschrift... des
Vereins von Altertliumsfreunden, 1891, pl. 1) ont été comparées par M. Michon à
celle du Louvre.
 
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