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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 28.1902

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Nr. 6
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Loeser, Charles: La collection Beckerath au Cabinet des estampes de Berlin, 1
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https://doi.org/10.11588/diglit.24810#0513

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

On no saurait être trop reconnaissant à M. de Beckerath d’avoir
transporté sa collection de dessins qui, en vérité, n’est qu’une
faible partie des richesses accumulées par lui, au musée public, à
deux pas de sa demeure ; car l’étude de ces œuvres d’un caractère
intime et subtil demande à celui qui veut bien en pénétrer les secrets
un recueillement profond et des examens prolongés, impossibles
dans une maison particulière, quel que soit le bienveillant accueil
réservé à ses visiteurs. Décrire le détail de toute la collection serait
faire en son entier l’histoire de l’art flamand, allemand, italien et
espagnol, car M. de Beckerath a réussi à grouper des exemplaires
des différentes écoles jusqu’au début du xvin0 siècle, limite qui
explique l’absence d’œuvres plus récentes. Mon intention, dans cette
étude, est, pour l’instant, de me limiter à l’école italienne, et même
de ne parler que de pièces qui, par leur intérêt spécial, ajoute-
ront à nos connaissances sur quelques maîtres.

L'un des plus anciens dessins de la collection représente un
épisode de chasse, qui ne laisse voir que trois personnages et un
chien. C’est unïragment d’une feuille plus grande, en partie découpée.
Le croquis, légèrement esquissé à la plume, est attribué à Pisa-
nello. Certes nous sommes à Vérone, au début du xv° siècle. Si
notre dessin est en réalité une œuvre du grand médailleur, il
faudrait la faire remonter à sa toute première jeunesse, car toute la
composition, le naturalisme si spontané des attitudes, et le caractère
un peu bourgeois qui s’en dégage, décèlent plutôt la tradition
gothique que l’époque de la Benaissance et l’influence de l’antiquité.
Je crois voir dans ce dessin une analogie marquée avec le style du
précurseur de Pisanello, Altichieri, créateur de l’impressionnante
série de fresques de la chapelle San Felice à Saint-Antoine de
Padoue. Ces fresques nous présentent le monument le plus gran-
diose qui nous soit resté de cette époque ancienne de Part véronais,
et en résument les grandes qualités. Jamais l’art italien n’a rendu
les épisodes de genre d’une manière plus vivante et témoignant
davantage de l’observation du détail pris sur nature. Nous y voyons
des chevaux tombés dans leur course et se débattant, des cavaliers
grimpant aux bords escarpés des lleuves, des hommes aux physio-
nomies parlantes. Une souplesse extraordinaire se remarque dans le
mouvement des animaux. Le jeune Pisanello commence sa carrière
en empruntant à l’école d’Altichieri ses qualités si vivantes; puis il
y ajoute quelque chose de plus large et de plus simple.

Vérone, par sa situation, était la porte principale par où entrait
 
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