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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 6.1911

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Nr. 3
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Petrucci, Raphael: L' art bouddhique en Extrême-Orient d'après les découvertes récentes
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https://doi.org/10.11588/diglit.24876#0223

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208

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

encadrant le tableau central sont exprimées par des personnages
et par des accessoires purement chinois. Il ne s'agit pas ici d’une
de ces figurations nombreuses où les Bodhisattvas portent des
costumes ou des armures dans lesquels on reconnaît la sinisation
d’un prototype étranger; il s’agit d’une traduction des scènes sacrées
en termes tels, qu’aucun élément autre qu’un élément purement
chinois et laïque n’intervient.

Ceci confirme ce que nous disions tout à l’heure quand, dans la
grande broderie d’Amithâba, nous découvrions les fleurs stylisées,
dites « de prunier », des vieux bronzes archaïques de la Chine. Nous
assistons ici à une emprise chinoise dont on ne saurait méconnaître
l'importance, et que, du reste, quelques observations complémen-
taires vont confirmer.

Dans les scènes de la vie du Bouddha figurées sur les bannières
de Touen-houang, on trouve des représentations d’édifices qui
méritent la plus grande attention. Ils déploient ce style architectural
que nous connaissons au Japon sous le nom de style de Nara
(vme siècle). La distribution du toit, la forme des colonnes, la déco-
ration des murs, tout est identique. D’autre part, si, dans les fresques
de Mourtouq, qui proviennent non plus de l’extrême-ouest du
Kan-sou, à la frontière chinoise, mais du plein Turkestan chinois,
on ne trouve rien de cette traduction en style laïque et chinois des
scènes sacrées, on y retrouve cependant la représentation d’un édi-
fice de même architecture. L’une des grandes fresques déploie, en
haut, à gauche, une vaste construction où nous retrouvons tout
entier le style dit de Nara. Comme aucun de ces éléments n’est
étranger à l’Extrême-Orient, et qu’il n’a pu provenir que de la
Chine, nous avons la démonstration qu’un style architectural venu
de l’Empire du Milieu a rayonné, d’une part, vers l’Ouest, jusqu’au
Turkestan, d’autre part, vers l’Est, jusqu’au Japon. Et pour confirmer
encore cette conclusion déjà évidente, nous avons, dans une des
bannières de la mission Stein, une représentation des scènes connues
sous le titre de : La Vie de plaisir dans le gynécée et le Sommeil des
femmes, où nous voyons représenté un instrument de musique que
nous retrouvons identique dans le trésor japonais du Shyôsô-in,
légué à ce temple, au milieu du viilc siècle, par un pieux empereur.

VI

Ces constatations nous permettent d’affirmer que les formules
venues de l’art gandhârien ne se sont pas implantées en Chine aussi
 
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