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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 9.1913

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Petrucci, Raphael: La peinture de figures en Chine
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https://doi.org/10.11588/diglit.24886#0012

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

de vieux vases de l’époque des Tcheou *. D’autre part, il est ques-
tion de portraits peints soit dans un but politique, soit dans un but
d’édification : Confucius s’émut à la vue de peinture-s représentant
les grands législateurs de l’antiquité.

De ces œuvres primitives, nous ne possédons plus rien. Les textes
eux-mêmes ne nous permettent pas de les évoquer avec quelque pré-
cision. Il faut descendre jusqu’à la seconde dynastie Han, au 11e et
au mc siècle de notre ère, pour découvrir, sur les bas-reliefs du Chan-
tong ou du Sseu-tch’ouan, des représentations certaines. Manifes-
tement dérivées de modèles dessinés ou peints, elles nous renseignent
sur la composition picturale. Ces indications sont complétées par ce
qui survit de l’œuvre de Kou K’ai-tche.

L’art ainsi révélé est un art dans lequel la figure domine. Episodes
historiques ou légendaires, combats ou chasses, elles montrent toute
la préoccupation que l’on avait de la figure, et le caractère subor-
donné du paysage. Malgré la technique inférieure des artisans qui
sculptèrent les dalles du Ghan-tong, un art complet et maître de ses
moyens transparaît à travers les scènes évoquées. Les mouvements
des figures sont larges et libres, tantôt pleins de charme, tantôt auto-
ritaires et violents. Les animaux, chevaux ou chiens, sont superbes
de caractère et de vie; les défilés des divinités montées sur des
chars, traînées par des oiseaux ou des dragons, et refoulant les
nuages, sont empreintes d’un style grandiose. De la façon dont la
Chine ancienne a conçu la représentation de la figure humaine, nous
ne connaissons que la dernière phase; sa période primitive nous
demeure ignorée.

Une peinture de Kou K’ai-tche, dont une ancienne copie figurait
dans la collection du vice-roi Touan-fang, donne une idée des
modèles auxquels étaient empruntées les vastes compositions des ar-
tisans de l’époque des Han. Elle commente un poème de Ts’aoTcheu
(iie-ine siècles) sur la nymphe de la rivière Lo : « Quel groupe joyeux
de génies et de fées! » disent les vers chinois. « Certains sifflent ou
parlent mélodieusement à leurs compagnons ; d’autrent jouent parmi
les ruisseaux clairs ; d’autres sautillent et courent sur le sable;
d’autres vont à la recherche de perles et de gemmes. »

Et l’on voit, en effet, les génies et les fées se divertissant sur les

1. Cf. Laufer, Chinese Pottery of the llan Dynasly ; Leyde, Brill, 1909, p. 150-151.
Le vase publié par Laufer d’après le « Si ts’ing kou kien » montre que la forme de
l’homme aussi bien que celle de l’animal avait été traitée avec liberté à cette
époque et qu’elle avait déjà évolué en un type conventionnel et décoratif.
 
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