Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (4. Pér. 9.1913)

LEONARD DE VINCI

ARCHITECTE DU CHATEAU DE CHAMBORD

■uis longtemps nombre d’écrivains se
sont efforcés, sans pouvoir y parvenir,
de découvrir le nom de l’architecte
du château de Chambord. La critique
ancienne, convaincue de l’importance
de l’influence italienne en France au
xvic siècle, prononçait le nom des
artistes italiens qui avaient eu quel-
ques rapports avec la cour de Fran-
çois Ier, ceux du Primatice, du Rosso,
de Yignole, sans toutefois avoir jamais
pensé à Léonard. Plus tard d’autres critiques ont nié l’influence ita-
lienne à Chambord, et parmi eux le plus célèbre fut Viollet-le-Duc
qui exprima son opinion sous cette forme énergique : « On prétend
que le Primatice fut chargé de la construction de Chambord, mais
le Primatice serait là pour nous l’assurer que nous ne devrions pas
le croire, car Chambord n’a aucun des caractères de l’école italienne
du xvie siècle : c’est, comme plan, comme aspect et comme cons-
truction, une œuvre non seulement française, mais des bords de la
Loire. »

Les principaux arguments invoqués en faveur de l’hypothèse
d’un architecte français sont les documents fournis par les archives,
qui nous disent que Jacques et Denis Sourdeau, Pierre Nepveu, dit
Trinqueau, et Jacques Coqueau ont travaillé à Chambord. Toute la
question est de savoir si ce furent de véritables architectes ou de
simples directeurs de travaux. Et si Ton s’attache spécialement,
comme c’est notre but aujourd’hui, à rechercher le nom de l’archi-
tecte qui a fait les plans du château, il faut commencer par laisser de
côté Pierre Nepveu et Denis Sourdeau, qui ne sont cités qu’à partir

IX. — 4“ PÉKIO DE.

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