Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (4. Pér. 9.1913)

LES OUBLIES

HILAIRE LEDRU

Celui-ci ne saurait prétendre
au rang de grand rôle. Mais il
mérite néanmoins d’occuper l’at-
tention des amateurs du temps
présent, si férus du xvine siècle
et de ses derniers petits maîtres.
Hilaire Ledru est même supé-
rieur à certains cl’entre eux, les
Binet, les Monnet, dessinateurs
de poupées. Si, à leur exemple,
il sacrifia à la mode et lui dut
son succès, il montra quelque
chose de mieux que leurs atti-
fages : des physionomies ressem-
blantes, présentées dans un
cadre souvent amusant, très en
rapport avec le caractère parti-
culier de l’époque. A la vérité, le
souvenir d'Hi laire Ledru n’a jamais été complètement perdu. Dès 1839,
dans le tome 111 de la Gazette que son fondateur, Charles Blanc,
entendait réserver à la seule glorification des dieux de l’art, Ed. Bé-
douin réussissait à faire passer une étude de cinq pages accompagnée
h une reproduction qui, malgré une transposition trop radicale,
donnait une piquante idée du modèle, MUeMézières, une comédienne
de la fin du xvm° siècle. Quarante années après, à l’intention de
1 Exposition centennale de 1900, M. Roger Marx dénichait dans la
collection de M. Gustave Meunié, si riche en dessins du commence-

l’accordée de village

AU TOMBEAU DE GREUZE
PAR HILAIRE LEDRU ( 1824)
(Musée de Douai-)