DOI Heft:
Nr. 6
DOI Artikel:Berenson, Bernard: La "Sainte Justine" de la collection Bagatti-Valsecchi à Milan
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LA « SAINTE JUSTINE »
DE LA COLLECTION BAGATTI-YALSECCHI A MILAN
a Sainte Justine de la collection Ba-
gatti-Valsecchi, à Milan, est un des
plus complets chefs-d’œuvre de l’art
italien du quattrocentoL Même
dans un siècle où il y eut tant de
génie, aucun artiste n’est assez
grand pour ne pas grandir encore
du fait de l’attribution d’une telle
figure; inversement, la gloire du
plus grand devrait souffrir, si l’on
retirait de son actif un pareil ta-
bleau. Que cette mésaventure arrive à un peintre de second ordre, ce
sera presque un désastre pour sa renommée.
Eh bien ! je suis obligé, quoique à regret, de découronner ainsi
un artiste. Il y a vingt ans, j’ai fait des efforts presque passionnés
pour glorifier Alvise Yivarini; ma conscience m’oblige aujourd’hui
de reconnaître que j’ai fait fausse route, que la Sainte Justine n’est
pas de Vivarini, mais de Giovanni Bellini.
Le tableau est peu connu, quoique ses possesseurs soient l’hos-
pitalité même ; mais Milan est une de ces villes où l’on se sent
toujours pris du désir d’aller plus loin vers l’Est ou le Sud. Moi-
même, qui m’occupe spécialement d’art italien, je trouve rarement
le loisir, ou le goût, de faire plus d’une visite à la galerie Brera; le
1. Je dois des remerciements cordiaux aux barons Fausto et Giuseppe Bagatti-
Valsecchi pour le don de photographies prises spécialement en vue du présent
article. Presque tous les tableaux que j’ai mentionnés de Bellini sont repro-
duits dans la monographie du D'' Gronau (Die Kûnstlerfamilie Bellini, Leipzig,
1909) qui, publiée à bas prix, devrait être dans toutes les mains; je ne con-
nais, sur un artiste italien, aucune étude mieux informée et plus suggestive que
celle-là.
IX.
i‘ PÉRIODE.
60
DE LA COLLECTION BAGATTI-YALSECCHI A MILAN
a Sainte Justine de la collection Ba-
gatti-Valsecchi, à Milan, est un des
plus complets chefs-d’œuvre de l’art
italien du quattrocentoL Même
dans un siècle où il y eut tant de
génie, aucun artiste n’est assez
grand pour ne pas grandir encore
du fait de l’attribution d’une telle
figure; inversement, la gloire du
plus grand devrait souffrir, si l’on
retirait de son actif un pareil ta-
bleau. Que cette mésaventure arrive à un peintre de second ordre, ce
sera presque un désastre pour sa renommée.
Eh bien ! je suis obligé, quoique à regret, de découronner ainsi
un artiste. Il y a vingt ans, j’ai fait des efforts presque passionnés
pour glorifier Alvise Yivarini; ma conscience m’oblige aujourd’hui
de reconnaître que j’ai fait fausse route, que la Sainte Justine n’est
pas de Vivarini, mais de Giovanni Bellini.
Le tableau est peu connu, quoique ses possesseurs soient l’hos-
pitalité même ; mais Milan est une de ces villes où l’on se sent
toujours pris du désir d’aller plus loin vers l’Est ou le Sud. Moi-
même, qui m’occupe spécialement d’art italien, je trouve rarement
le loisir, ou le goût, de faire plus d’une visite à la galerie Brera; le
1. Je dois des remerciements cordiaux aux barons Fausto et Giuseppe Bagatti-
Valsecchi pour le don de photographies prises spécialement en vue du présent
article. Presque tous les tableaux que j’ai mentionnés de Bellini sont repro-
duits dans la monographie du D'' Gronau (Die Kûnstlerfamilie Bellini, Leipzig,
1909) qui, publiée à bas prix, devrait être dans toutes les mains; je ne con-
nais, sur un artiste italien, aucune étude mieux informée et plus suggestive que
celle-là.
IX.
i‘ PÉRIODE.
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