LA PEINTURE DE FIGURES EN CHINE
bitent les bienheureux, dans les îles fabuleuses au delà de l'océan.
Des génies et des fées errent dans le paysage, conduisant au fi I de
l’eau des barques de fleurs; ou bien, vêtus d’une pèlerine de feuillage,
portant l’éventail magique, la gourde contenant l’élixir de longue
vie, suivis du cerf ou de la grue, ils passent dans leur charme im-
mortel.
Un style nouveau et, dans une certaine mesure, archaïsant accom-
pagne cette évocation tic l’ancienne
Chine. Une recherche d’élégance et
de raffinement a fait place à la
puissante autorité des figures de
l’époque des T’ang. Le trait, souple
et fin, se complaît en tracés sinueux ;
les fo rmes se balancent harmonieu-
sement, en un langage abstrait,
profondément émouvant et subtil.
C’est, de nouveau, lapeinture d’une
élite et, même lorsqu’elle emprunte
le style brutal de l’école du Nord,
c’est pour abstraire les formes, les
évoquer dans leur principe essen-
tiel, les éloigner davantage encore
de la compréhension populaire, les
maintenant à un niveau que, seuls,
peuvent atteindre les lettrés de
haute culture et les raffinés du mo-
ment.
Cette époque a donné d’autre
part, dans le portrait, des chefs-
d’œuvre dont certains ont survécu.
LA FÉE MA K O U
PEINTURE SUR PAPIER
ÉPOQUE DES MING (X Ve-XV Ie SIÈCLES)
(Collection de M. R. Pétrucci, Bruxelles.)
On y voit une recherche du style, une affectation de simplicité qui,
parfois, leur donnent un aspect indéniable d’archaïsme ; mais on y voit
aussi un esprit d’observation, une compréhension de la vie intérieure
qui évoquent l’image adéquate d’une grande civilisation oubliant
dans la culture des lettres et des arts les menaces qui grondaient
dans les régions barbares et qui devaient un jour tout emporter.
La dynastie mongole ne fait que passer en Chine. En somme, si
le xme et une partie du xive siècle s’isolent au point de vue de l’his-
toire politique, ils n’apportent, au point de vue de l’art chinois, aucune
modification qui n’ait été contenue en puissance dans l’évolution anté-
bitent les bienheureux, dans les îles fabuleuses au delà de l'océan.
Des génies et des fées errent dans le paysage, conduisant au fi I de
l’eau des barques de fleurs; ou bien, vêtus d’une pèlerine de feuillage,
portant l’éventail magique, la gourde contenant l’élixir de longue
vie, suivis du cerf ou de la grue, ils passent dans leur charme im-
mortel.
Un style nouveau et, dans une certaine mesure, archaïsant accom-
pagne cette évocation tic l’ancienne
Chine. Une recherche d’élégance et
de raffinement a fait place à la
puissante autorité des figures de
l’époque des T’ang. Le trait, souple
et fin, se complaît en tracés sinueux ;
les fo rmes se balancent harmonieu-
sement, en un langage abstrait,
profondément émouvant et subtil.
C’est, de nouveau, lapeinture d’une
élite et, même lorsqu’elle emprunte
le style brutal de l’école du Nord,
c’est pour abstraire les formes, les
évoquer dans leur principe essen-
tiel, les éloigner davantage encore
de la compréhension populaire, les
maintenant à un niveau que, seuls,
peuvent atteindre les lettrés de
haute culture et les raffinés du mo-
ment.
Cette époque a donné d’autre
part, dans le portrait, des chefs-
d’œuvre dont certains ont survécu.
LA FÉE MA K O U
PEINTURE SUR PAPIER
ÉPOQUE DES MING (X Ve-XV Ie SIÈCLES)
(Collection de M. R. Pétrucci, Bruxelles.)
On y voit une recherche du style, une affectation de simplicité qui,
parfois, leur donnent un aspect indéniable d’archaïsme ; mais on y voit
aussi un esprit d’observation, une compréhension de la vie intérieure
qui évoquent l’image adéquate d’une grande civilisation oubliant
dans la culture des lettres et des arts les menaces qui grondaient
dans les régions barbares et qui devaient un jour tout emporter.
La dynastie mongole ne fait que passer en Chine. En somme, si
le xme et une partie du xive siècle s’isolent au point de vue de l’his-
toire politique, ils n’apportent, au point de vue de l’art chinois, aucune
modification qui n’ait été contenue en puissance dans l’évolution anté-