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GAZETTE DES BEAUX-ARTS
de la collection Schneider reproduisent fort heureusement deux des
panneaux. L’un est une vue du Creusot, prise du nord au sud,
en 1856, avant le traité du libre-échange. Elle représente « l’en-
semble du grand établissement comprenant—je copie la notice
même de Bonhomme telle qu’elle figure au livret du Salon de
1867 où furent exposées les aquarelles — les industries réunies
du charbonnage et du minerai de fer, de la fonte, do la forge et
du montage des machines de traction et de constructions navales
et autres, ainsi qu’un canal central, une église, une école, un hôpital
VUE I)U CREUSOT APRÈS LE TRAITÉ DU LIBRE-ÉCHANGE (1867)
AQUARELLE, PAR F. BONHOMME
(Appartient à. M. Schneider.
et des habitations ouvrières. » L’autre vue, toute en longueur, prise
de l’est à l’ouest, montre la môme cité, le même établissement après
le traité du libre-échange : « Ville neuve, nouveaux villages, usines
nouvelles, etc., réseau de chemin de fer particulier et de grande
communication, état de 1867. » Un semblable commentaire montre
que le peintre avait affaire à un motif ingrat, et aussi qu'il enten-
dait en accuser le caractère documentaire.
Ce sont bien, en effet, des documents historiques et techni-
ques que ces vues du Creusot, aussi précises que pourraient l’être
des relevés d’ingénieurs; mais elles ont en même temps, dans la
forme, une ampleur picturale qui est la force de Bonhommé, une
stricte analyse du détail qui se distingue partout et qui nulle part
n’empêche l’effet d’ensemble d’être saisissant. C’est à ce point
qu’elles font penser aux dessins synthétiques de Victor Hugo. On
GAZETTE DES BEAUX-ARTS
de la collection Schneider reproduisent fort heureusement deux des
panneaux. L’un est une vue du Creusot, prise du nord au sud,
en 1856, avant le traité du libre-échange. Elle représente « l’en-
semble du grand établissement comprenant—je copie la notice
même de Bonhomme telle qu’elle figure au livret du Salon de
1867 où furent exposées les aquarelles — les industries réunies
du charbonnage et du minerai de fer, de la fonte, do la forge et
du montage des machines de traction et de constructions navales
et autres, ainsi qu’un canal central, une église, une école, un hôpital
VUE I)U CREUSOT APRÈS LE TRAITÉ DU LIBRE-ÉCHANGE (1867)
AQUARELLE, PAR F. BONHOMME
(Appartient à. M. Schneider.
et des habitations ouvrières. » L’autre vue, toute en longueur, prise
de l’est à l’ouest, montre la môme cité, le même établissement après
le traité du libre-échange : « Ville neuve, nouveaux villages, usines
nouvelles, etc., réseau de chemin de fer particulier et de grande
communication, état de 1867. » Un semblable commentaire montre
que le peintre avait affaire à un motif ingrat, et aussi qu'il enten-
dait en accuser le caractère documentaire.
Ce sont bien, en effet, des documents historiques et techni-
ques que ces vues du Creusot, aussi précises que pourraient l’être
des relevés d’ingénieurs; mais elles ont en même temps, dans la
forme, une ampleur picturale qui est la force de Bonhommé, une
stricte analyse du détail qui se distingue partout et qui nulle part
n’empêche l’effet d’ensemble d’être saisissant. C’est à ce point
qu’elles font penser aux dessins synthétiques de Victor Hugo. On