LE STATUAIRE HENRI BOUCHARD ET SON OEUVRE 245
préférences de l’empereur d’Allemagne, qui en assume les frais,
hésitant entre le costume de cour et l’armure de guerre. Le bas-relief
de la prédication de Viret^est achevé; tenu dans un modelé méplat,
il offre une vie et un pittoresque
saisissants. Nos lecteurs juge-
ront par eux-mêmes du grand
caractère de la statue de Crom-
well; celle de Roger Williams,
puritain tolérant, législateur
libéral du Nouveau Monde, est
une évocation parlante.
Ces travaux considérables,
qui sembleraient ne laisser au-
cun loisir à l’artiste, s’accom-
pagnent néanmoins d’une foule
de créations variées, où sa verve
se détend et s’assouplit : l’ate-
lier de M. Bouchard regorge de
ces fantaisies légères, ou de ces
études de détail : c’est un buste
en bronze du peintre Henri
Martin (1910), un médaillon en
relief de Courajod, le modèle
du monument du physiologiste
Marey, le véritable créateur de
l’aviation par ses recherches
sur le vol des oiseaux, monu-
ment érigé à Beaune, sa ville
natale, en 1911; ce sont, notés
au hasard sur les selles ou les
rayons qui les portent, maints
souvenirs de l’Italie ou de ses
voyages : un vieux berger ro-
main, que ses camarades appe-
laient Ilpredicatore, parce qu’il
haranguait ses brebis ; un joueur
de « zamponia » marchant courbé sur son instrument; un berger à
cheval surveillant son troupeau ; le vieux marabout Sidi ali ben
Jaffer, conduit par sa fille; des lévriers, l’un debout, flairant l’air,
l’autre couché, à l’arrêt; six limoniers tirant, à grand effort de
CROMWELL, STATUE EN PIERRE
DÉTAIL DU MONUMENT DE LA RÉFORME)
PAR M. H. BOUCHARD
X.
4* PÉRIODE.
32
préférences de l’empereur d’Allemagne, qui en assume les frais,
hésitant entre le costume de cour et l’armure de guerre. Le bas-relief
de la prédication de Viret^est achevé; tenu dans un modelé méplat,
il offre une vie et un pittoresque
saisissants. Nos lecteurs juge-
ront par eux-mêmes du grand
caractère de la statue de Crom-
well; celle de Roger Williams,
puritain tolérant, législateur
libéral du Nouveau Monde, est
une évocation parlante.
Ces travaux considérables,
qui sembleraient ne laisser au-
cun loisir à l’artiste, s’accom-
pagnent néanmoins d’une foule
de créations variées, où sa verve
se détend et s’assouplit : l’ate-
lier de M. Bouchard regorge de
ces fantaisies légères, ou de ces
études de détail : c’est un buste
en bronze du peintre Henri
Martin (1910), un médaillon en
relief de Courajod, le modèle
du monument du physiologiste
Marey, le véritable créateur de
l’aviation par ses recherches
sur le vol des oiseaux, monu-
ment érigé à Beaune, sa ville
natale, en 1911; ce sont, notés
au hasard sur les selles ou les
rayons qui les portent, maints
souvenirs de l’Italie ou de ses
voyages : un vieux berger ro-
main, que ses camarades appe-
laient Ilpredicatore, parce qu’il
haranguait ses brebis ; un joueur
de « zamponia » marchant courbé sur son instrument; un berger à
cheval surveillant son troupeau ; le vieux marabout Sidi ali ben
Jaffer, conduit par sa fille; des lévriers, l’un debout, flairant l’air,
l’autre couché, à l’arrêt; six limoniers tirant, à grand effort de
CROMWELL, STATUE EN PIERRE
DÉTAIL DU MONUMENT DE LA RÉFORME)
PAR M. H. BOUCHARD
X.
4* PÉRIODE.
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