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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 9.1913

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Nr. 4
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Lafond, Paul: L' art en Espagne au XVIIIe siècle
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https://doi.org/10.11588/diglit.24886#0359

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

33 i

ne sont plus que des adaptations, plus ou moins réussies, du style
gréco-romain, dont ils exagèrent encore les défauts, la lourdeur, la
prétention surtout.

Dès les premières années du xvm° siècle, Teodoro Ardemans
dresse le fastueux retable de la collégiale de San Udefonso, à la
Granja,près de Ségovie, achevé en 1724; Narciso Tome élève en 1752
dans la cathédrale de Tolède, l’encombrant transparent qui porte
sa réputation aux nues et lui vaut du chapitre de la basilique de
Léon la commande du maître-autel de ce sanctuaire.

Les mêmes principes déplorables dirigent Figueroa dans les plans
de l’église conventuelle de San Pablo, à Séville; Dardero, dans
ceux de l’église d’Urdés; Arroyo, dans la construction de l’hôtel de la
Monnaie, à Madrid. Mais ces différents monuments appartiennent
encore quelque peu auxvncsiècle, tout au moins dansleur conception.
La ch ute devient plus profonde, plus absolue, avec Izquierdo, Pedro
de Ribera, José de Çhurriguera, qui eut le triste honneur de donner
son nom à un style lourd et rococo, dont l’exubérante fantaisie dépasse
en extravagance tout ce que l’on peut imaginer; et peut-être, cepen-
dant, José de Çhurriguera est-il, des architectes de son temps, le
moins churrigueresque.

De ce style, aux lignes tourmentées, aux formes contournées qui
manque de proportions, de mesure, et cherche à faire naître l’illu-
sion de la grandeur par l’accumulation du décor, par la courbure des
lignés, nous trouvons d’innombrables exemples de tous côtés, sur-
tout,à Madrid, dans les églises, toutes à coupoles, de Calatrava, de
San José, de San Millan, de San Sébastian, dans la façade de
l’hospice de San Fernando; ces trois derniers édifices, dus à Pedro
de Ribera, le coryphée du genre, ne présentent que pans coupés,
frontispices tronqués, vases, cassolettes, urnes, flammes, pinacles,
frontons, et astragales.

Certains monuments de cette époque sont loin, cependant, d’être
sans valeur; mais ceux-ci furent élevés, tout au moins en partie, par
des étrangers, témoin le palais de laGranja, commencé en 1721, sous
la direction de Teodoro Ardemans avec la collaboration de François
Carlier et d’Etienne Routelon, tous deux Français; témoin surtout le
Palais royal de Madrid, dont la première pierre fut posée le 7 avril
1730, construit d’après les plans du prêtre sicilien Filippo Juvara,
considérablement modifiés et retouchés par son élève, un autre
Ralien, Giovanni Rattista Sacchetti.

Il faut convenir que peu de capitales logent mieux leur souverain.
 
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