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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 9.1913

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Nr. 6
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Reymond, Marcel; Marcel-Reymond, Charles: Léonard de Vinci: architecte du château de Chambord
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https://doi.org/10.11588/diglit.24886#0476

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LÉONARD DE VINCI ET LE CHATEAU DE CHAMBORD 447

obligation de symétrie, sont le plus grand charme de toutes nos
constructions. Partout, môme lorsque l’ensemble possède une certaine
symétrie, on voit l'architecte la rompre comme volontairement par
des détails, par exemple une fenêtre qui ne se superpose pas exacte-
ment à une porte, une poterne s’accolant au grand portail, des
lucarnes s’espaçant inégalement, etc. A Chambord, la règle inflexible
de la symétrie proscrit toutes ces fantaisies : l’esprit de la Renaissance
italienne remplace la liberté gothique. Viollet-le-Duc lui-même,
Tardent défenseur de l’autonomie de l’architecture française, a
reconnu que la symétrie, qui commence à apparaitre au commen-
cement du xvie siècle, est due à une
influence italienne*.

A côté de la symétrie, il est une
autre idée qui hanta non moins
despotiquement l’esprit des hommes
de la Renaissance italienne, ce fut
l’idée de la proportion, l’idée de
l’importance des rapports des nom-
bres, de la beauté qui peut résulter
de la simplicité et de l’unité de ces
rapports. A ce titre, il est intéres-
sant de remarquer que nous trou-
vons à Chambord ces rapports, dont
les architectes français se préoc-
cupent peu : les grandes salles ont

30 pieds de large, les pavillons carrés qui les flanquent, 40 pieds de
côté, et les tours, 60 pieds de diamètre.

Un autre caractère bien léonardesque est la haute lanterne qui
s’élève au centre du château. Un édifice de Léonard, c’est essentiel-
lement une coupole autour de laquelle tout s’ordonne symétrique-
ment. Dans tous les projets d’édifices de Léonard nous voyons se
dresser une très haute coupole, dominant l’ensemble de la construc-
tion, dont toutes les parties sont plus basses et semblent faites pour
en accentuer la hauteur.

Rappelons que la coupole est l’âme même de l’architecture floren-
tine. Dans les églises florentines, et Ton peut dire dans les églises
italiennes, où Ton n’adopte pas sur les façades, pour marquer la
solennité de l’édifice, les grands clochers de l’architecture française,

PLAN DE SAINT-PIERRE DE ROME
PAR BRAMANTE

1. Dictionnaire cVarchitecture, t. III, p. 174-180.
 
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