DOI issue:
Nr. 6
DOI article:Reymond, Marcel; Marcel-Reymond, Charles: Léonard de Vinci: architecte du château de Chambord
DOI Page / Citation link:https://doi.org/10.11588/diglit.24886#0488
LÉONARD DE VINCI ET LE CHATEAU DE CHAMBORD 459'
masse accompagnée de quatre pavillons à ses coins ». Mais le château
le plus intéressant à rapprocher de Chambord est celui de Challuau.
Par ses dimensions d’abord : car, tandis que le côté du carré
n’atteint que 23 mètres à Ghenonceaux et 20 seulement à la Muette,
il est de 32 à Challuau. Il faut remarquer aussi que le château de
Challuau, par les terrasses qui le couvrent, par les arcades et autres
ouvertures, qui toutes sont en plein cintre, et enfin par ses dispo-
sitions intérieures, se rapproche beaucoup du premier projet de
Chambord.
(Bibliothèque de l'Institut, ms. K., folio 116 verso.)
Parvenu au bout de notre tâche, nous sentons que, quels que
soient les arguments que nous avons donnés, il est une objection
que l’on peut être tenté de nous
adresser. On nous demandera com-
ment il a pu se faire que Léonard,
s’il s’est autant intéressé que nous
l’avons dit à des formes semblables
à celles de Chambord, n’en ait ja-
mais esquissé quelques-unes dans
ses manuscrits si riches en croquis
d’architecture, et qu’il se soit con-
tenté de faire des projets d’églises et
jamais des projets pour un châ-
teau. Il est certain que toutes les
raisons que nous avons pu donner
seraient singulièrement plus probantes s’il y avait le moindre cro-
quis de Léonard pour les appuyer.
Eh bien! ces croquis existent et nous pouvons en citer au moins
deux, dans les manuscrits conservés à Paris dans la bibliothèque de
l’Institut, l’un dans le manuscrit B, folio 60, recto, et l’autre dans le
manuscrit K, folio 116, verso. Da ns le premier on remarque, comme à
Chambord, le type de la construction sur plan carré, sans jours inté-
rieurs, avec la grande prédominance de la partie centrale. Ce qu’il y
a de plus spécialement intéressant dans ce croquis, ce sont les hautes
et larges tours d’angle. Ce croquis suffit à détruire l’argumentation
de ceux qui soutiennent que ces tours sont essentiellement un carac-
tère français; il nous montre que ces tours se rencontrent aussi
dans l’architecture de Léonard.
Mais le croquis du manuscrit K, folio 116, est encore plus inté-
ressant, parce que les traits de ressemblance avec Chambord y
masse accompagnée de quatre pavillons à ses coins ». Mais le château
le plus intéressant à rapprocher de Chambord est celui de Challuau.
Par ses dimensions d’abord : car, tandis que le côté du carré
n’atteint que 23 mètres à Ghenonceaux et 20 seulement à la Muette,
il est de 32 à Challuau. Il faut remarquer aussi que le château de
Challuau, par les terrasses qui le couvrent, par les arcades et autres
ouvertures, qui toutes sont en plein cintre, et enfin par ses dispo-
sitions intérieures, se rapproche beaucoup du premier projet de
Chambord.
(Bibliothèque de l'Institut, ms. K., folio 116 verso.)
Parvenu au bout de notre tâche, nous sentons que, quels que
soient les arguments que nous avons donnés, il est une objection
que l’on peut être tenté de nous
adresser. On nous demandera com-
ment il a pu se faire que Léonard,
s’il s’est autant intéressé que nous
l’avons dit à des formes semblables
à celles de Chambord, n’en ait ja-
mais esquissé quelques-unes dans
ses manuscrits si riches en croquis
d’architecture, et qu’il se soit con-
tenté de faire des projets d’églises et
jamais des projets pour un châ-
teau. Il est certain que toutes les
raisons que nous avons pu donner
seraient singulièrement plus probantes s’il y avait le moindre cro-
quis de Léonard pour les appuyer.
Eh bien! ces croquis existent et nous pouvons en citer au moins
deux, dans les manuscrits conservés à Paris dans la bibliothèque de
l’Institut, l’un dans le manuscrit B, folio 60, recto, et l’autre dans le
manuscrit K, folio 116, verso. Da ns le premier on remarque, comme à
Chambord, le type de la construction sur plan carré, sans jours inté-
rieurs, avec la grande prédominance de la partie centrale. Ce qu’il y
a de plus spécialement intéressant dans ce croquis, ce sont les hautes
et larges tours d’angle. Ce croquis suffit à détruire l’argumentation
de ceux qui soutiennent que ces tours sont essentiellement un carac-
tère français; il nous montre que ces tours se rencontrent aussi
dans l’architecture de Léonard.
Mais le croquis du manuscrit K, folio 116, est encore plus inté-
ressant, parce que les traits de ressemblance avec Chambord y