Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (4. Pér. 9.1913)

SAINTE JUSTINE » DE LA COLLECTION BAGATTI-VALSECCIII L67

des draperies est encore plus fatale au tableau de Venise. Alors que
celles de la Sainte Justine, à part leurs autres qualités, révèlent blo-
que m m e n t la
substance intime
du corps qu’elles
recouvrent, la
Madone du Re-
dentore n’a pas
d’épaules sous
son manteau,
pas de poitrine
sous sa robe.

Dansles tableaux
d’autel d’Alvise
à Venise et à
Berlin, les plis
valent mieux,
mais semblent
tomber sur des
pierres, non sur
des corps frémis-
sant de vie. Dans
les premières
oeuvres d’Alvise,
les draperies sont
franchement
mauvaises : on

dirait des pièces
de cuir ou de
plomb coupées
au couteau.

Plus d’une
figure d’Alvise
porte une palme:
on trouve cet
attribut dans le
tableau d’autel
de Venise, dans

ceux des Frari et de Berlin, dans des représentations isolées de
saintes. Nulle part il n’a su lui donner une valeur décorative; nous

SAINTE CATHERINE, PAR CI MA DA CONEGLIANO
(Collection 'Wallace, Londres.)