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GAZETTE DES BEAUX-ARTS
solide, tandis que les empâtements suggèrent des transparences,
nous montre comment, un dimanche matin, il vit Douarnenez :
le ciel était noir, et dans le fond du port, sur l’eau verte immobile,
les voiles rouges se pressaient pour chercher un abri contre
la rafale prochaine, au milieu de l’antiquité granitique des
maisons.
dette attitude d’esprit, nous l’observons également dans les scènes
qu’expose M. Cottet. Il a fréquemment traité les spectacles funèbres
FIN D’ÉMEUTE A PÉKIN
EXÉCUTIONS AU PIED DE LA GRANDE MURAILLE (1892), PAR M. A. DEVAMBEZ
(Société des Artistes français.)
de la mélancolique Bretagne; cette fois, sous un ciel enfumé de
nuages que le soleil jaunit à peine, se dresse une église brûlée,
brisée, branlante, et les femmes en mante noire déroulent autour de
cette ruine une procession qu’on dirait expiatoire. M. Cottet évoque
aujourd’hui une autre Bretagne, non moins vraie, une Bretagne
d’une naïveté un peu barbare. Les verts crus, les rouges vifs attes-
tent les goûts de ce peuple pour la violence des couleurs qu’entre
deux brouillards vient éveiller un rayon, et l’on songe, devant ces
femmes, devant cette frise, aux faïences de Quimper, aux grossiers
bonshommes qui défilent aux panses des pichets. Les Bretons de
M. Lucien Simon — qui sont passés chez M. Tito Salas— rappellent
GAZETTE DES BEAUX-ARTS
solide, tandis que les empâtements suggèrent des transparences,
nous montre comment, un dimanche matin, il vit Douarnenez :
le ciel était noir, et dans le fond du port, sur l’eau verte immobile,
les voiles rouges se pressaient pour chercher un abri contre
la rafale prochaine, au milieu de l’antiquité granitique des
maisons.
dette attitude d’esprit, nous l’observons également dans les scènes
qu’expose M. Cottet. Il a fréquemment traité les spectacles funèbres
FIN D’ÉMEUTE A PÉKIN
EXÉCUTIONS AU PIED DE LA GRANDE MURAILLE (1892), PAR M. A. DEVAMBEZ
(Société des Artistes français.)
de la mélancolique Bretagne; cette fois, sous un ciel enfumé de
nuages que le soleil jaunit à peine, se dresse une église brûlée,
brisée, branlante, et les femmes en mante noire déroulent autour de
cette ruine une procession qu’on dirait expiatoire. M. Cottet évoque
aujourd’hui une autre Bretagne, non moins vraie, une Bretagne
d’une naïveté un peu barbare. Les verts crus, les rouges vifs attes-
tent les goûts de ce peuple pour la violence des couleurs qu’entre
deux brouillards vient éveiller un rayon, et l’on songe, devant ces
femmes, devant cette frise, aux faïences de Quimper, aux grossiers
bonshommes qui défilent aux panses des pichets. Les Bretons de
M. Lucien Simon — qui sont passés chez M. Tito Salas— rappellent