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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 5. Pér. 1.1920

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Nr. 2
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Alfassa, Paul: Les tapisseries des "Chasses de Maximilien", 1
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https://doi.org/10.11588/diglit.24918#0148

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

à celle du palais, l’église Sainte-Gudule. Sous les murailles, un étang-
nommé le Clutine, puis une sorte de place où se font une joule et une
course de bagues ; plus en avant, d’un côté une vigne, de l’autre des bou-
quets d’arbres entourés de murs : c’est le Labyrinthe où se trouvaient des
pièces d’eau ; la haute construction à quatre pignons qui émerge de la ver-
dure est un pavillon en bois qu’on construisit en i5i8 au milieu d’un des
bassins. Tout au premier plan, nous sommes déjà dans le bois où l'on éle-
vait le gibier pour la chasse. On croit lire la description que Guichardin
donne du parc dans son ouvrage sur les Pays-Bas, tant les détails coïncident
exactement *.

On peut mettre un nom sur les paysages qui répondent aux autres mois
de l’année dès qu’on y voit un édifice. Pour avril, c’est le hameau de Bois-
fort, sur la lisière nord de la forêt ; quoique la vue soit prise dans un autre
sens, c’est bien le même lieu que montre la gravure publiée par Sandcrus ;
toute hésitation disparait lorsqu’on sait que Boisfort abritait la vénerie ducale
et la meule, et qu’on aperçoit, dans la tapisserie, toute une troupe de chiens
sortir d’une porte ouverte. En mai, nous sommes encore en bordure des
bois ; on distingue derrière un pli de terrain la flèche de l’hôtel de ville de
Bruxelles et les tours de Sainte-Gudule. En juillet, c’est le prieuré de Rouge-
Cloître, non loin de Boisfort, avec ses pièces d’eau qui virent souvent la mort
du cerf ; un des quatre couvents de Chanoines réguliers de Saint-Augustin
bâtis dans la forêt : les religieux en robe blanche et camail noir se promènent
au pied de l’édifice. Le chœur élégant de l’église fut rebâti aux frais de
Charles-Quint et terminé en 1620 ; l’empereur et la première noblesse des
Pays-Bas, Philippe de Clèves, Henri de Nassau, Evrard de la Marck, Guil-
laume de Croÿ, Jean de Berghes, donnèrent les vitraux. En août, ce sont de
ces étangs dont le pays était couvert ; en septembre, le couvent de Groe-
nendael, au cœur de la forêt dans la vallée de l’Yssche, également des Cha-
noines réguliers, l’un des plus célèbres de la région, dont au xivc siècle
l’illustre mystique Ruysbrœck avait été prieur, séjour favori de Charles-Quint,
puis de Philippe II et souvent enrichi de leurs dons. Il est difficile de préci-
ser les lieux, situés en plein bois, qui correspondent aux mois de juin, d’oc-
tobre, de novembre et de décembre1 2; mais, en janvier, la flambée du sanglier

1. Description des Pays-Bas, édition en français de i582, p. 92. L’édition italienne est
de 1067. Pour d’autres détails, voir Henne et VVauters, Histoire de Bruxelles, i8io, t. III,
p. 3a3 et suiv. Des vues du palais, du côté de la ville ont été gravées au xvnc siècle par
Callot et Wenzel Ilollar. Pour d’autres vues, voir Sandcrus, Regiœ Domus Belgicœ dans
la Chorographia Brabantiæ, 1609, — où se trouve aussi une carte delà forêt de Soignes—,
et Canlillon, Délices du Brabant, 1757.

2. VVauters reconnaît pourtant l’ermitage des Trois Fontaines dans le fond du Mois
de Novembre (Bernard van Orley, i8g3, p. go). La silhouette générale est, en effet, celle
 
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