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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 5. Pér. 1.1920

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https://doi.org/10.11588/diglit.24918#0179

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

164

M. Filow ne raisonne guère mieux sur les monuments de l’époque proprement bulgare.
Les églises d’Ochrida, Sainte-Sopliie ou Saint-Clément,, sont, quoi qu’il en dise, de pures
églises byzantines ; les frises sculptées de Prespa ont un décor absolument byzantin ; et
1’ «émail noir » employé pour rehausser les sculptures des plaques de marbre qui décorent
l’ambon de Sainte-Sophie d’Ochrida est si peu « un procédé courant de l’art bulgare »j
qu’on en retrouve l’usage bien auparavant dans les églises byzantines de Saint-Luc et de
Daphni. Il en est de même de l’ornemention colorée qui anime au xiue et au xive siècle
les murs extérieurs des églises : l’art bulgare suit ici docilement l’évolution de l’art byzantin.
Et rien, enfin, n’autorise à admettre au xme siècle « l’existence d’écoles bulgares de
peinture ».

11 faut savoir gré toutefois à M. Filow de nous avoir fait connaître, dans ses figures et
dans les belles planches qui accompagnent son livre, nombre de monuments intéressants.
Ils n’étaient pas, à la vérité, tous inconnus autant que l’auteur semble l’indiquer :
M. Filow oublie trop facilement que c’est à l’Institut russe de Constantinople qu’on doit
la découverte et les plans des églises et des palais de Pliska-Aboba, et que, dans son livre
sur la Macédoine, Kondakof avait publié bien avant lui les églises d’Ochrida, la belle porte
en bois sculpté de Saint-Nicolas et l’admirable série des icônes de Saint-Clément. Mais on
le remerciera de mettre sous nos yeux les fresques de Boiana (1259), avec leurs intéres-
sants portraits de tsars et de nobles bulgares (pl. L et LI), les fresques de l’église des
Saints-Pierre-et-Paul de Tirnovo (xive siècle) et, si l’on descend à l’époque de la domina-
tion turque, celles de Krémikovtsi, qui datent de 1 4q3 (pl. LV), de Batchkovo ( 1643),
d’Arbanassi (entre i632 et 1649). On lui saura gré également de nous avoir fait connaître
beaucoup d’ouvrages en bois sculpté, portes, iconostases, etc., qui s’échelonnent du
xive au xixe siècle. Ces reproductions donnent au livre un intérêt et une valeur que peut-
être le texte ne lui assurerait pas. M. Filow n’est évidemment point un historien d’art
d'un goût très sûr 1, et il aura, je crois, quelque peine à persuader ses lecteurs de trouver
— même pour l’amour de l’art bulgare et de ses origines orientales — un rapport quel-
conque entre la frise de Mschatta et les lourdes sculptures fort compliquées des iconostases
bulgares du début du xixe siècle.

CHAULES DIEHL

1. Voir p. 39 son admiration excessive pour une Crucifixion fort médiocre.

Le Gérant: Cil. Petit.

CHARTRES. - IMPRIMERIE DURAND, RUE FULBERT.
 
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