LA CRITIQUE D’ART A VENISE AU XVIe SIÈCLE
4i
peintre. Il s’est borné à écrire des lettres : il n’en sort pas un système cohé-
rent, mais de nombreux élans vers un nouveau monde critique.
L’Arétin était mort depuis deux ans, lorsqu’en i557 Louis Dolce publia
un livre qui avait pour titre : Dialogue sur la peinture ou l’Arétin.
Comme le titre l’explique, l’auteur a voulu donner une forme systématique
à la critique de l’Arétin en prenant l’Arétin même comme protagoniste du
dialogue.
Quoique Dolce ne fût
pas un écrivain de la valeur
de l’Arétin, quoique sur-
tout il n’eût pas un intérêt
pour l'art aussi vif que
celui de son maître en cri-
tique, on ne peut nier
toutefois qu’il a su tirer
des prémices de l’Arétin
quelques conséquences in-
téressantes pour l’histoire
de la critique.
Dolce avait été précédé
de neuf ans par un pein-
tre, Paul Pino, dans la
publication d’un Dialogue
sur la peinture. Tous les
trois dépendent de l’art
de Titien ; ils écrivent au
nom des principes de la
peinture vénitienne, qui
était personnifiée par Ti-
tien au milieu du xvV siè-
cle ; ils polémiquent même plus ou moins ouvertement contre les théories
florentines qui, jusqu’alors, avaient eu la prééminence.
Voilà pourquoi il ne faut pas analyser à part les théories de l’Arétin, de
Dolce et de Pino, pour comprendre le caractère de la critique d’art véni-
tienne, mais il faut considérer ce qu’il y a de commun dans les idées
de tous les trois.
*
* *
La vision scientifique du monde, nous l’avons vu, avait engendré la cri-
tique florentine d'Alberti et de Léonard. Au contraire, les protagonistes du
IX. - 5e PÉRIODE. 6
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peintre. Il s’est borné à écrire des lettres : il n’en sort pas un système cohé-
rent, mais de nombreux élans vers un nouveau monde critique.
L’Arétin était mort depuis deux ans, lorsqu’en i557 Louis Dolce publia
un livre qui avait pour titre : Dialogue sur la peinture ou l’Arétin.
Comme le titre l’explique, l’auteur a voulu donner une forme systématique
à la critique de l’Arétin en prenant l’Arétin même comme protagoniste du
dialogue.
Quoique Dolce ne fût
pas un écrivain de la valeur
de l’Arétin, quoique sur-
tout il n’eût pas un intérêt
pour l'art aussi vif que
celui de son maître en cri-
tique, on ne peut nier
toutefois qu’il a su tirer
des prémices de l’Arétin
quelques conséquences in-
téressantes pour l’histoire
de la critique.
Dolce avait été précédé
de neuf ans par un pein-
tre, Paul Pino, dans la
publication d’un Dialogue
sur la peinture. Tous les
trois dépendent de l’art
de Titien ; ils écrivent au
nom des principes de la
peinture vénitienne, qui
était personnifiée par Ti-
tien au milieu du xvV siè-
cle ; ils polémiquent même plus ou moins ouvertement contre les théories
florentines qui, jusqu’alors, avaient eu la prééminence.
Voilà pourquoi il ne faut pas analyser à part les théories de l’Arétin, de
Dolce et de Pino, pour comprendre le caractère de la critique d’art véni-
tienne, mais il faut considérer ce qu’il y a de commun dans les idées
de tous les trois.
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La vision scientifique du monde, nous l’avons vu, avait engendré la cri-
tique florentine d'Alberti et de Léonard. Au contraire, les protagonistes du
IX. - 5e PÉRIODE. 6