Overview
Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 5. Pér. 9.1924

DOI Heft:
Nr. 1
DOI Artikel:
Bibliographie
DOI Seite / Zitierlink:
https://doi.org/10.11588/diglit.24943#0075

DWork-Logo
Überblick
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
BIBLIOGRAPHIE

63

T. Bouenius. •—The picture gallery of Andrea
Vendramin. (Publ. de la « British School at
Rome »). Londres, Medici Society (1923). Un
vol. gr. in-8, 4i p. et 72 planches.

Comme l’ancêtre des \ endramin de Venise
s’appelait Andrea (xive siècle), ce prénom
resta très usité parmi les membres de son
illustre famille. Au début du xvue siècle, on ne
comptait pas moins dune dizaine d’Andrea
Vendramin dans la ville des lagunes ; il est donc
à peu près impossible d’identifier le possesseur
des trésors qui, en 1627, en fit dresser le
catalogue illustré. Ce catalogue comprenait 16
volumes ; par suite de circonstances que nous
ignorons, ils passèrent aux mains du bibliophile
hollandais Albert Bentes, à la vente duquel, en
1702, ils parurent pour la dernière fois réunis.
Six volumes seulement sont connus aujourd’hui,
l’un à Varsovie (ouvrages de Chronologie illus-
trés), un autre à Berlin (Sculptures), quatre au
Musée Britannique (Peintures, Bagues et Scara-
bées, Pétrifications, Minéraux). C’est le volume
de peintures, déjà consulté par quelques savants,
dont nous trouvons là une édition complète,
avec fac-similés des illustrations. Beaucoup de
tableaux, mais non pas tous, sont pourvus
d’attributions ; si quelques-unes sont évidem-
ment erronées, il n’est guère douteux que, pour
nombre d’entre elles, on peut admetttre l’auto-
rité d’une tradition. Les reproductions de cet
unique catalogue illustré d’une galerie italienne
antérieur à la fin du xviu“ siècle ne sont pas,
tant s’en faut, des chefs-d’œuvre, mais elles
suffisent, la plupart du temps, pour donner une
idée suffisante des tableaux reproduits. Quelle
galerie! Neuf Giovanni Bellini, deux Gentile,
treize Giorgione, cinq ïiLien, sans compter les
Palma, les Sebasliano del Piombo, les Bordone,
les Bonifazio ! De tout cela, l’érudit éditeur n’a
cru retrouver que quatre peintures, dont la plus
importante est une Vénus de Cariani à Hamplon
Court; pourtant, le paysage étant un peu
différent, ce n’est probablement qu’une ancienne
réplique, et l’on en dirait autant des trois
autres. Ainsi, suivant toute probabilité, il ne
reste rien de la galerie d’Andrea Vendramin :
elle a dû périr dans un incendie. Les dessins au
lavis qui se sont conservés ne sont que plus
précieux : pour l’œuvre de Giorgione, notam-
ment, ils forment désormais un complément
indispensable. M. T. Borenius a commenté ces

précieux documents avec le soin qu’ils mérilent
et la compétence qu’on lui connaît.

s. R.

L, Maeterlinck. — L’Énigme des Primitifs fran-
çais. Gand, J. Vanderpoorlen, s. d. [1923],
in-18. 200 pages, i4o figures en CXVII plan-
ches.

ML. Maeterlinck est en matière d’art le
plus convaincu des « gallicans » et
• nous ne devons certes que nous en
féliciter. Abordant après tant d’autres le pro-
blème de l’origine de l’art des Van Eyck, c’est-
à-dire de l’art moderne, il n’hésite pas : pour
lui cette origine se trouve en France, unique-
ment en France; les Van Eyck n’ont fait que
continuer la grande tradition française des xme
et xiv° siècles ; ils ont eu à Paris et dans nos pro-
vinces de nombreux prédécesseurs et ce qu’on a
appelé le miracle de leur apparition n’est qu’un
leurre. L’art de France avait pénétré dès long-
temps à Gand par la voie de l’Escaut; peintres,
imagiers, tombiers, sculpteurs de sceaux y tra-
vaillaient à la méthode française et si trop de
précieux témoignages de cette pénétration ont
disparu, beaucoup subsistent que l’auteur a
recherchés avec un soin jaloux ; les chapitres
qu’il trace de l’activité des artistes gantois, sont
parmi les meilleurs de son livre, bien pourvus de
documents nouveaux et peu connus et mis en
œuvre avec une verve et une ardeur tout à fait
séduisantes.

Sera-t-il permis d’eslimer pourtant que son
enthousiasme l’a parfois entraîné un peu, et
aussi le bel esprit combatif qui l’anime ? Le
ton n’est pas toujours celui d’un calme critique
historique, et nous ne saurions oublier que le
regretté Max Dvorak usait d’un ton assez diffé-
rent dans l’essai d’il y a vingt ans, Das Raetsel
der Kunst der Brader Van Eyck (Jahrbuch de
Vienne, 1905), où il esquissait l’un des pre-
miers certaines idées analogues. Puis n’arrive-
t-il pas parfois à l’auteur de forcer légèrement la
vérité ? Nous ne parlons pas de certaines erreurs
matérielles comme l’attribution au Louvre d’une
tapisserie de New-York (n° g4) ; mais convient-
il vraiment, pour « corser « l’œuvre des
prédécesseurs français de Van Eyck de dater
de la fin du xiv° siècle la Pitié de Villeneuve-lès-
Avignon et le Pierre de Luxembourg ( J- 1384)
 
Annotationen