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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 5. Pér. 9.1924

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https://doi.org/10.11588/diglit.24943#0076

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64

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

du musée d’Avignon ? Si le cardinal avait été
peint « au vif » il n’aurait sans doute pas
l’auréole. Et 'd’autres affirmations réservées de
cette sorte pourraient être relevées dans un
compte rendu plus détaillé.

Tel qu’il est pourtant le livre ne manquera
pas d’intéresser ; il est très vivant, très abon-
damment illustré, et pénétrera aisément dans le
public à qui il fera utilement comprendre un
côté capital de l’histoire des origines de la
Renaissance. S’il fait parfois pencher la balance
du côté de la France avec une trop évidente
complaisance, ce n’est pas à nous de le blâmer;
assez d’autres s’en chargeront et essayeront de
rétablir l’équilibre à leur profit.

B. K.

Edmund Hildebrandt. — Antoine Watteau,
Rerlin, Propylâen Verlag (1922). In-8, 177 p.
avec 87 illustrations.

Il est agréable de recevoir d’Allemagne une
étude aussi solide, aussi bien documentée,
en même temps qu’aussi enthousiaste,
d’un grand peintre français. La composition du
livre est un peu bizarre : après deux chapitres
sur l’artiste et son œuvre et sur trois chefs-
d’œuvre caractéristiques de trois époques (l’In-
différent,, Gilles, l’Enseigne), l’auteur aborde le
côté « technique » de son sujet, le développement
du style et l’étude des influences successives
subies par le peintre. Les deux derniers chapitres
s’occupent de l’homme et de la destinée de son
œuvre. M. H. est généralement bien informé,
ses analyses ont de la finesse, ses descriptions
témoignent d’un goût exercé, sensible, souvent
un peu subtil ; enfin il a sagement évité l’écueil
de tant d’historiens d’art cherchant à expliquer
le génie par la simple combinaison de la race,
du milieu et du moment. Au reste l’inventeur
même de cette triade se gardait bien de s’y
enfermer en pratique: témoin son célèbre cha-

pitre sur Shakespeare qui se résume en un mot :
<r imagination ».

Quoiqu’il n’y ait guère trace de nationalisme
étroit dans l’ouvrage de M. IL, il subit, sans s’en
rendre compte, la tyrannie de certains clichés
traditionnels où le chauvinisme allemand a sa
part. Pour lui, le « Louis Quatorze » est et
reste le règne exclusif de la perruque : il consent
une exception en faveur de Molière, qu’il déclare
« anomal », mais il ignore La Fontaine et Claude,
les deux grands poètes du règne ; bref, sous
le décor pompeux de Versailles, il n’aperçoit pas
la vie frémissante de la France qui continue. De
même « l’origine flamande » de Watteau est un
refrain qui revient bien trente fois sous sa plume
et qu’il invoque même pour expliquer le culte
du peintre envers « son compatriote » Rubens.
M. H. ignore-t-il que Valenciennes, patrie de
Watteau, est dans le Hainaut français et qu’on
n’y a jamais parlé flamand ? ou confond-il
— comme les gens du xvme siècle — wallon et
flamand ?

L’illustration abondante est bien venue ;
M. H. y a fait, ajuste titre, une large place aux
dessins du maître et aux nombreuses toiles qui
ne sont plus connues que par les gravures de
Julienne. Qui sait si des reproductions de ce genre
n’aideront pas à en retrouver quelques-unes? *.

T. B.

i. P. 58, 1. 2 : Handchens pour Hiindchens ?

P. 85, légende : Lire collection Soane, non Saône (I).

P. 10G. Est-il bien certain que la « réplique »
berlinoise de Y Embarquement pour Cylhere, soit de
la main de Watteau ? En tout cas M. H. n’a pas
remarqué qua la statue qu’il critique si justement est
la reproduction textuelle de celle du Festin d’amour
de Dresde (fig. 64).

P. 12g. Je ne vois pas en quoi la jeune Renaissance
a renié « le créateur des fresques de la chapelle Bran-
cacci ». Nous savons au contraire que c’est là que tous
les futurs peintres florentins allaient apprendre le
dessin jusqu’aux cartons de la guerre de l’ise.

P. i56. Lire devenir au lieu d’avenir.

P. 166. Enlèvement « de l’Europe » (sic).

Le Gérant : C11. Petit.

CHARTRES .

IMPRIMERIE DURAND, RUE FULBERT.
 
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