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GAZETTE DES BEAUX-ARTS
LE JOUEUR DE VIOLON
DESSIN A LA GOUACHE PAR BAUDOUIN
DAPRfes GÉRARD DOU
(Bibliothèque d’Art et d'Archéologie.)
L’intérêt de cette réunion de dessins ne saurait échapper à qui connaît
limportance exceptionnelle des collections du Palais-Royal1. Fondée par le
Régent, enrichie par ses successeurs, puis liquidée, entre 1787-61 1793, par
Philippe-Egalité, éternellement besogneux, cette galerie magnifique, facile-
ment accessible au public, faisait déjà figure, au xvme siècle, d’une véritable
collection nationale, d’un Louvre avant la lettre. L’idée d’en publier les trésors
devait tenter un édi-
teur en quête du succès
et désireux de marcher
sur les traces des gra-
veurs du Cabinet du
Roi ou du Recueil Cro-
zat. Jacques Couché,
artiste honorable, gra-
veur du cabinet du duc
d’Orléans, en prit 1 ini-
tiative ; il y consacra sa
vie entière. Si l’on
songe aux dépenses que
représente une pareille
publication, dessins,
gravure, — les planches
se payaient couram-
ment 1 000 à 1 5oo livres
chacune, et il y en a
352, — papier, tirage,
etc., on ne peut qu’ad-
mirer l’audace de l’édi-
teur. Pour attirer les
souscripteurs, il avait
eu l idée, nouvelle
alors, de publier l’ou-
vrage par livraisons, qui
paraissaient régulièrement tous les trois mois ; elles furent accueillies avec
faveur. Survint la Révolution, qui vit avec la dispersion de la Galerie celle des
souscripteurs à l’ouvrage. Couché ne perdit pas courage. Il reprit la publica-
tion, quand les temps redevinrent meilleurs, et il en vint à bout. Commencé en
1786, l’ouvrage ne fut terminé qu’en 1808, — bel exemple de persévérance.
1. Gf. G. Stryienski, In Galerie du Régent, Paris, Goupil, 1913.
GAZETTE DES BEAUX-ARTS
LE JOUEUR DE VIOLON
DESSIN A LA GOUACHE PAR BAUDOUIN
DAPRfes GÉRARD DOU
(Bibliothèque d’Art et d'Archéologie.)
L’intérêt de cette réunion de dessins ne saurait échapper à qui connaît
limportance exceptionnelle des collections du Palais-Royal1. Fondée par le
Régent, enrichie par ses successeurs, puis liquidée, entre 1787-61 1793, par
Philippe-Egalité, éternellement besogneux, cette galerie magnifique, facile-
ment accessible au public, faisait déjà figure, au xvme siècle, d’une véritable
collection nationale, d’un Louvre avant la lettre. L’idée d’en publier les trésors
devait tenter un édi-
teur en quête du succès
et désireux de marcher
sur les traces des gra-
veurs du Cabinet du
Roi ou du Recueil Cro-
zat. Jacques Couché,
artiste honorable, gra-
veur du cabinet du duc
d’Orléans, en prit 1 ini-
tiative ; il y consacra sa
vie entière. Si l’on
songe aux dépenses que
représente une pareille
publication, dessins,
gravure, — les planches
se payaient couram-
ment 1 000 à 1 5oo livres
chacune, et il y en a
352, — papier, tirage,
etc., on ne peut qu’ad-
mirer l’audace de l’édi-
teur. Pour attirer les
souscripteurs, il avait
eu l idée, nouvelle
alors, de publier l’ou-
vrage par livraisons, qui
paraissaient régulièrement tous les trois mois ; elles furent accueillies avec
faveur. Survint la Révolution, qui vit avec la dispersion de la Galerie celle des
souscripteurs à l’ouvrage. Couché ne perdit pas courage. Il reprit la publica-
tion, quand les temps redevinrent meilleurs, et il en vint à bout. Commencé en
1786, l’ouvrage ne fut terminé qu’en 1808, — bel exemple de persévérance.
1. Gf. G. Stryienski, In Galerie du Régent, Paris, Goupil, 1913.