DOI issue:
Nr. 6
DOI article:Aubert, Marcel: La sculptur romane des routes de pélerinage: d'aprés M. Kingsley Porter
DOI Page / Citation link:https://doi.org/10.11588/diglit.24943#0397
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GAZETTE DES BEAUX-ARTS
et d’une fermeté d’exécution qui surprennent dans une œuvre d’une époque si
reculée. Les sculptures de Modène elles-mêmes, exécutées au début du xnc siècle, sous
la même inspiration, restent inférieures à ces figures nerveuses et puissantes.
Les monuments d’architecture, qui n’apparaissent guère avant 1075, montrent
également des rapports artistiques suivis entre la Lombardie et l’Apulie. Il n’existe
pas en Apulie à la fin du xieni même au xne siècle une véritable école d’architecture,
et les monuments se rattachent aux courants les plus divers. Les cathédrales
d’Otrante et de Tarente descendent des basiliques romaines. Saint-Pierre d’Otrante,
en forme de croix grecque, prise dans un plan carré, comme à Germigny-des-Prés,
TRÔNE ÉPISCOPAL, IOg8
(Eglise Saint-Nicolas, Bari.)
appartient à ce type d’églises byzantines et grecques, qui se continue jusque dans le
xixe siècle.
En 1087, le corps de saint Nicolas de Myre, un des thaumaturges les plus aimés
du moyen âge, est apporté à Bari. On entreprend aussitôt la construction d’une
nouvelle cathédrale, sur un plan nouveau ; le chœur, terminé par trois absides, était
achevé en 1098. Sur les bas-côtés voûtés d’arêtes et séparés du vaisseau central par
des colonnes monolithes portant les grandes arcades, s’élèvent des tribunes percées
dans chaque travée d’une triple arcade prise sous un arc de décharge. Ces dispo-
sitions se retrouvent exactement semblables, dans la cathédrale de Modène,
commencée en 1099. Je ne puis croire que Saint-Nicolas de Bari soit une création
GAZETTE DES BEAUX-ARTS
et d’une fermeté d’exécution qui surprennent dans une œuvre d’une époque si
reculée. Les sculptures de Modène elles-mêmes, exécutées au début du xnc siècle, sous
la même inspiration, restent inférieures à ces figures nerveuses et puissantes.
Les monuments d’architecture, qui n’apparaissent guère avant 1075, montrent
également des rapports artistiques suivis entre la Lombardie et l’Apulie. Il n’existe
pas en Apulie à la fin du xieni même au xne siècle une véritable école d’architecture,
et les monuments se rattachent aux courants les plus divers. Les cathédrales
d’Otrante et de Tarente descendent des basiliques romaines. Saint-Pierre d’Otrante,
en forme de croix grecque, prise dans un plan carré, comme à Germigny-des-Prés,
TRÔNE ÉPISCOPAL, IOg8
(Eglise Saint-Nicolas, Bari.)
appartient à ce type d’églises byzantines et grecques, qui se continue jusque dans le
xixe siècle.
En 1087, le corps de saint Nicolas de Myre, un des thaumaturges les plus aimés
du moyen âge, est apporté à Bari. On entreprend aussitôt la construction d’une
nouvelle cathédrale, sur un plan nouveau ; le chœur, terminé par trois absides, était
achevé en 1098. Sur les bas-côtés voûtés d’arêtes et séparés du vaisseau central par
des colonnes monolithes portant les grandes arcades, s’élèvent des tribunes percées
dans chaque travée d’une triple arcade prise sous un arc de décharge. Ces dispo-
sitions se retrouvent exactement semblables, dans la cathédrale de Modène,
commencée en 1099. Je ne puis croire que Saint-Nicolas de Bari soit une création