GAZETTE DES BEAUX-ARTS
le plus clairement de l'influence musulmane en France. « On y voit deux
antiques portes, en bois sculpté, qui ferment l’entrée de deux chapelles :
elles racontent l’Enfance et la Passion de Jcsus-Christ. Mais il n’y a rien de
plus étrange que cette sculpture : les figures sont des silhouettes qui se
découpent sur le fond. On pense aussitôt au décor sans relief des sculpteurs
arabes: et il se trouve que la première impression est confirmée par une
magnifique bordure en
caractères coufiques, en-
cadrant une des deux
portes. On y croit lire
une invocation à Allah.
L’Islam ici révèle sa pré-
sence et si l’on pouvait
douter d'abord, on n’en
a plus le droit. »
Je cite textuellement,
parce que la thèse des
portes « mozarabes » du
Puy est une des plus
chères à M. Ém. Mâle.
Dans tous ses ouvrages il
les signale ; elles font
partie intégrante de son
système artistique. Et
pourtant? Dès l’examen
le plus superficiel, celte
« magnifique bordure
coufique » œuvre d’un
Arabe venu au Puy
(p. 328) est une simple
interprétation déformée
de l’invocation Illi Allah,
qu’011 lit sur les étoffes,
les cuivres, les monnaies, les ivoires, apports de pèlerins d’Orient, qui se
trouvaient dans tous les trésors d’églises ; mais ce qui est plus étrange, c’est
que le savant historien n’ait pas lu, à côté de la courante orientale, la signa-
ture si apparente de l’artiste français qui les exécuta :
GAVZFREDUS ME FECIT : PETRVS EDIF[ICAVIT].
Ainsi c’est un Français, Gauzfredus, qui « a fait » les portes et Pierre qui
Arch. Phot. Art. et Hist.
L ÉGLISE A COUPOLE ü’elNE (PYRÉNÉES-ORIENTALES)
CONSTRUITE EN I O I 9 , PAR l’ÉVEQUE BÉRENGER
A SON RETOUR DE JÉRUSALEM
le plus clairement de l'influence musulmane en France. « On y voit deux
antiques portes, en bois sculpté, qui ferment l’entrée de deux chapelles :
elles racontent l’Enfance et la Passion de Jcsus-Christ. Mais il n’y a rien de
plus étrange que cette sculpture : les figures sont des silhouettes qui se
découpent sur le fond. On pense aussitôt au décor sans relief des sculpteurs
arabes: et il se trouve que la première impression est confirmée par une
magnifique bordure en
caractères coufiques, en-
cadrant une des deux
portes. On y croit lire
une invocation à Allah.
L’Islam ici révèle sa pré-
sence et si l’on pouvait
douter d'abord, on n’en
a plus le droit. »
Je cite textuellement,
parce que la thèse des
portes « mozarabes » du
Puy est une des plus
chères à M. Ém. Mâle.
Dans tous ses ouvrages il
les signale ; elles font
partie intégrante de son
système artistique. Et
pourtant? Dès l’examen
le plus superficiel, celte
« magnifique bordure
coufique » œuvre d’un
Arabe venu au Puy
(p. 328) est une simple
interprétation déformée
de l’invocation Illi Allah,
qu’011 lit sur les étoffes,
les cuivres, les monnaies, les ivoires, apports de pèlerins d’Orient, qui se
trouvaient dans tous les trésors d’églises ; mais ce qui est plus étrange, c’est
que le savant historien n’ait pas lu, à côté de la courante orientale, la signa-
ture si apparente de l’artiste français qui les exécuta :
GAVZFREDUS ME FECIT : PETRVS EDIF[ICAVIT].
Ainsi c’est un Français, Gauzfredus, qui « a fait » les portes et Pierre qui
Arch. Phot. Art. et Hist.
L ÉGLISE A COUPOLE ü’elNE (PYRÉNÉES-ORIENTALES)
CONSTRUITE EN I O I 9 , PAR l’ÉVEQUE BÉRENGER
A SON RETOUR DE JÉRUSALEM