Cl. Librairie de France.
I.ES JEUX DES LAVEUSES
détail de La Légende de Nausicaa
(Appartient à M. Marcel Kapferer.)
A PROPOS DE
L’EXPOSITION MAURICE DENIS
Dans cette exposition doucement triomphante où il réunissait son œuvre
de trente-cinq ans, deux portraits de Fauteur retenaient l'attention. Le
premier est un petit tableau de 1889 qui nous montre le peintre dans
sa vingtième année. Lejeune homme s'y présente de face devant une fenêtre
qui laisse, à travers ses rideaux, deviner un paysage. Le visage rond, imberbe,
forme une boule ingénue qu éclairent des yeux limpides ; on voit, suspendue
près de la joue dans un mouvement réfléchi, la main qui tient la brosse. Un
dessin très serré a servi à la préparation. Il n'y aurait rien de remarquable
dans la physionomie, sans un air de franchise et de courage, sans une expres-
sion d’attention bienveillante, enfin sans la beauté d'un front calme, imagi-
natif, qui couronne cet ensemble de traits un peu quelconques, comme ces
paysages où l'on ne voit que le ciel. A 1 âge où les jeunes gens ne détestent
pas l’affectation, on est séduit par le charme de ce visage ouvert, par l'absence
de manière, la droiture évidente et une modestie d'allures qui s’accorde avec
l'allégresse, la confiance et la pureté du regard.
Les mêmes traits se retrouvent encore reconnaissables dans le beau por-
trait de 1919. Le peintre a cinquante ans; il est au faîte de sa carrière; il se
montre, au crépuscule d’une journée d’été, nu-tête, devant la terrasse de sa
belle demeure de Saint-Germain. Il est là, installé dans ses expériences et
x. — 5e période. a(j
I.ES JEUX DES LAVEUSES
détail de La Légende de Nausicaa
(Appartient à M. Marcel Kapferer.)
A PROPOS DE
L’EXPOSITION MAURICE DENIS
Dans cette exposition doucement triomphante où il réunissait son œuvre
de trente-cinq ans, deux portraits de Fauteur retenaient l'attention. Le
premier est un petit tableau de 1889 qui nous montre le peintre dans
sa vingtième année. Lejeune homme s'y présente de face devant une fenêtre
qui laisse, à travers ses rideaux, deviner un paysage. Le visage rond, imberbe,
forme une boule ingénue qu éclairent des yeux limpides ; on voit, suspendue
près de la joue dans un mouvement réfléchi, la main qui tient la brosse. Un
dessin très serré a servi à la préparation. Il n'y aurait rien de remarquable
dans la physionomie, sans un air de franchise et de courage, sans une expres-
sion d’attention bienveillante, enfin sans la beauté d'un front calme, imagi-
natif, qui couronne cet ensemble de traits un peu quelconques, comme ces
paysages où l'on ne voit que le ciel. A 1 âge où les jeunes gens ne détestent
pas l’affectation, on est séduit par le charme de ce visage ouvert, par l'absence
de manière, la droiture évidente et une modestie d'allures qui s’accorde avec
l'allégresse, la confiance et la pureté du regard.
Les mêmes traits se retrouvent encore reconnaissables dans le beau por-
trait de 1919. Le peintre a cinquante ans; il est au faîte de sa carrière; il se
montre, au crépuscule d’une journée d’été, nu-tête, devant la terrasse de sa
belle demeure de Saint-Germain. Il est là, installé dans ses expériences et
x. — 5e période. a(j