UN CHRIST DE PITIÉ AU TEMPS DES VAN EYGK
l n'est plus possible aujourd’hui de parler du miracle des
Van Eyck après les recherches et les brillantes décou-
vertes qui ont suivi l’exposition de Bruges de 1902 ; par
contre, le problème des Van Eyck attend encore sa solu-
tion et des points de la plus grande importance demeu-
rent dans l’ombre.
La publication de toute peinture qui se rattache plus ou
moins directement à la jeunesse de Hubert Van Eyck, à la floraison du Maître
de Flemalle, ou même à la pleine maturité de Jean, nous paraît donc par
elle-même intéressante, car c’est en faisant connaître et en groupant de
pareils documents que les comparaisons pourront s’établir, et la lumière se
faire dans un domaine resté malheureusement bien obscur.
L’œuvre, que nous reproduisons aujourd’hui, vient de la collection de
M. E. Renders, à Bruges, qui a bien voulu en autoriser aimablement l'étude,
pour les lecteurs de la Gazette. Elle est exécutée sur un panneau de chêne de
45 centimètres de haut sur 3o centimètres et demi de large et nous semble
appartenir, sans contestation possible, à l’art et à la période dont nous
venons de parler. De profondes qualités de simplification et de sentiment
intense, se joignent à une maîtrise d’exécution dénotant un métier de peintre,
une science et une vigueur tout à fait remarquables. C’est là à notre avis
une composition nettement particulière, malgré des défauts de construction
et de proportion indéniables.
Le corps de souffrance, dressé tout droit, soigneusement modelé se
détache à la partie inférieure sur un fond d’étoffe verte à losanges oranges1
1. Ces losanges portent la croix de Saint Benoit et les lettres C. S. P. B. (Crux Sancti
Patris Benedicti).
l n'est plus possible aujourd’hui de parler du miracle des
Van Eyck après les recherches et les brillantes décou-
vertes qui ont suivi l’exposition de Bruges de 1902 ; par
contre, le problème des Van Eyck attend encore sa solu-
tion et des points de la plus grande importance demeu-
rent dans l’ombre.
La publication de toute peinture qui se rattache plus ou
moins directement à la jeunesse de Hubert Van Eyck, à la floraison du Maître
de Flemalle, ou même à la pleine maturité de Jean, nous paraît donc par
elle-même intéressante, car c’est en faisant connaître et en groupant de
pareils documents que les comparaisons pourront s’établir, et la lumière se
faire dans un domaine resté malheureusement bien obscur.
L’œuvre, que nous reproduisons aujourd’hui, vient de la collection de
M. E. Renders, à Bruges, qui a bien voulu en autoriser aimablement l'étude,
pour les lecteurs de la Gazette. Elle est exécutée sur un panneau de chêne de
45 centimètres de haut sur 3o centimètres et demi de large et nous semble
appartenir, sans contestation possible, à l’art et à la période dont nous
venons de parler. De profondes qualités de simplification et de sentiment
intense, se joignent à une maîtrise d’exécution dénotant un métier de peintre,
une science et une vigueur tout à fait remarquables. C’est là à notre avis
une composition nettement particulière, malgré des défauts de construction
et de proportion indéniables.
Le corps de souffrance, dressé tout droit, soigneusement modelé se
détache à la partie inférieure sur un fond d’étoffe verte à losanges oranges1
1. Ces losanges portent la croix de Saint Benoit et les lettres C. S. P. B. (Crux Sancti
Patris Benedicti).