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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 5. Pér. 10.1924

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Nr. 2
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Geffroy, Gustave: Jean-François Raffaëlli (1850 - 1924)
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https://doi.org/10.11588/diglit.24944#0187

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JEAN-FRANÇOIS RAFFAELLI

i85o-1924

'ai connu RalTaëlli après l’une des expositions d’impres-
sionnistes, celle de 1881, où ses œuvres firent sensation,
et ma critique juvénile s’enthousiasma devant cet art si
curieux, nouveau et expressif. Déjà, en 1880, du ier au
3o avril, à la 5e exposition du groupe qui prit le nom
d’impressionniste, d’intransigeant, d’indépendant, Raf-
faëlli avait exposé avec Félix et Marie Bracquemond,
Caillebotte, miss Cassatt, Degas, Forain, Gauguin,
Guillaumin, Lebourg, Levert, Berthe Morizot, Pissarro, Rouart, Tillot,
Vidal, Vignon, Zandomeneghi. C’était l’année où Degas montrait, parmi ses
peintures, ses pastels, ses dessins, la statuette en cire de la « Petite danseuse
de quatorze ans » que nous avons revue, en 1924, à la galerie de la rue
de Sèze, et qui a paru aussi admirable de vérité, d’expression, de style nou-
veau en rapport direct avec la réalité, RafFaëlli, cette année 1880, révélait son
observation et son étude des régions et des personnages de la banlieue pari-
sienne : terrains remblayés de démolitions ; mouvement de la route d’Argen-
teuil ; route par la neige, hors les murs des fortifications ; la plaine de Gen-
nevilliers ; rôdeurs de barrières ; chiffonniers ; balayeurs; bonhomme tirant
une brouette ; cantonnier... C’est à propos de cette exposition de 1880 que
Jules Glaretie signala, en même temps qu’Albert Wolff, le talent nou-
veau qui se levait des boues et des poussières de la banlieue parisienne.
Celte mention de Claretie a été recueillie par lui dans le premier volume de
sa Vie à Paris (1880), et il y déclare surprenants, hors de pair, les tableaux
et les études de M. J.-F. RalTaëlli, « une sorte de Meissonier de la misère, le
peintre des déshérités, le poète de la banlieue de Paris, un tempérament
singulier, puissant et fin, mi-partie flamand et parisien ».
 
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