GAZETTE DES BEAUX-ARTS
116
— Le champ libre appartient à celui qui saura, en perfection, faire un
dessin avec des outils dans du bois, à la condition qu'il respecte la nature du
bois à tout instant. C'est exiger,
de qui prétend au titre de maître
ès-gravure. une technique impec-
cable et ce don de savoir diffé-
rencier, dans et avec la matière,
l’esprit et la forme de tous les
objets, par la variété infinie d'un
dessin homogène
— N attachons pas d'impor-
tance, aujourd’hui, aux restaura-
teurs du style archaïque en gra-
vure. Il y a, sous ce « respect du passé », toute une facilité qui se dissimule.
Ne repoussons pas, en parlant de suavité d'âme et de simplicité naïve, ce
que la science du bois a pu nous apporter. Toute imitation est mauvaise. Le
bois n’impose à per-
sonne une feinte can-
deur.
— La sensibilité,
dont certains font
leur unique cheval
de bataille, ne perd
rien à s'apparenter
avec le soin et l’or-
dre. Jean-Sébastien
Bach était sensible et
écrivait au respect
des lois du contre-
point.
— Un avenir ma-
gnifique est promis
au bois dans le livre,
ritablcment moderne est celui à qui la vie de son temps est sympathique i.
Par là, nous pou-
vons faire éclater, à
la face du monde, le
plus pur du génie
français, qui est fait
de rythme clair,
d analyse saine, et
de méthode. Ce qui
est, chez nous, une
richesse philosophi-
que est aussi une ri-
chesse de l'art.
— Bien des artis-
tes supposent qu’être
moderne, c’est savoir
être d'accord avec la
mode. L'homme vé-
i. Alfred Latour nous demande d’observer, — et ce n’est que justice, — qu’un bon
nombre de ses gravures sont prévues pour un tirage en deux tons, noir et couleur, et
que, cette catégorie importante de sa production ne pouvant prendre place ici, il se voit
limité à ne présenter qu’un seul genre d’ornement. On ne l’en suspectera pourtant point
de monotonie, ce que nous publions de lui comportant, déjà, par les sujets, l’expression
et les ressources techniques, une rassurante diversité.
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— Le champ libre appartient à celui qui saura, en perfection, faire un
dessin avec des outils dans du bois, à la condition qu'il respecte la nature du
bois à tout instant. C'est exiger,
de qui prétend au titre de maître
ès-gravure. une technique impec-
cable et ce don de savoir diffé-
rencier, dans et avec la matière,
l’esprit et la forme de tous les
objets, par la variété infinie d'un
dessin homogène
— N attachons pas d'impor-
tance, aujourd’hui, aux restaura-
teurs du style archaïque en gra-
vure. Il y a, sous ce « respect du passé », toute une facilité qui se dissimule.
Ne repoussons pas, en parlant de suavité d'âme et de simplicité naïve, ce
que la science du bois a pu nous apporter. Toute imitation est mauvaise. Le
bois n’impose à per-
sonne une feinte can-
deur.
— La sensibilité,
dont certains font
leur unique cheval
de bataille, ne perd
rien à s'apparenter
avec le soin et l’or-
dre. Jean-Sébastien
Bach était sensible et
écrivait au respect
des lois du contre-
point.
— Un avenir ma-
gnifique est promis
au bois dans le livre,
ritablcment moderne est celui à qui la vie de son temps est sympathique i.
Par là, nous pou-
vons faire éclater, à
la face du monde, le
plus pur du génie
français, qui est fait
de rythme clair,
d analyse saine, et
de méthode. Ce qui
est, chez nous, une
richesse philosophi-
que est aussi une ri-
chesse de l'art.
— Bien des artis-
tes supposent qu’être
moderne, c’est savoir
être d'accord avec la
mode. L'homme vé-
i. Alfred Latour nous demande d’observer, — et ce n’est que justice, — qu’un bon
nombre de ses gravures sont prévues pour un tirage en deux tons, noir et couleur, et
que, cette catégorie importante de sa production ne pouvant prendre place ici, il se voit
limité à ne présenter qu’un seul genre d’ornement. On ne l’en suspectera pourtant point
de monotonie, ce que nous publions de lui comportant, déjà, par les sujets, l’expression
et les ressources techniques, une rassurante diversité.