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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 5. Pér. 10.1924

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Nr. 2
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Geffroy, Gustave: Jean-François Raffaëlli (1850 - 1924)
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https://doi.org/10.11588/diglit.24944#0214

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

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célèbre : l’Estampe originale. En 189/i, Mme Marie Gautier exposait au Salon
trois croquis qu’elle qualifiait d’ « essais de gravure en couleurs ». J’exposai
moi-même, cette année-là, au Salon de la Société Nationale des Beaux-Arts,
sept gravures en couleurs dont plusieurs imprimées à l'aide de cinq planches
entièrement gravées à la pointe sèche, par hachures, tout comme on peint
un tableau à coups de pinceaux, ce qui était un procédé nouveau. En 1898
je fis enfin la première exposition de gravures en couleurs qui fut jamais
faite, chez Bing. Elle comptait au catalogue 3o gravures originales en cou-
leurs. Roger Marx écrivit pour le catalogue de cette exposition une très
remarquable préface. Et, si je rappelle ce fait et cette date, c’est pour dire que
la gravure en couleurs était alors si peu connue que plusieurs critiques
parlèrent de mon exposition comme d’une exposition d’aquarelles.

« Ce fut alors que le mouvement s’étendit et que plusieurs jeunes gens
s’exercèrent à cet art. Plus tard ils vinrent me trouver et me demander d’être
leur président dans une Société devant faire des Expositions. » Et Raffaëlli
ajoute que si la Société ne se manifesta pas plus tôt, ce fut faute de trouver
une Salle d’exposition : c’est seulement en 1 go4 que Georges Petit prêta une
salle de son hôtel de la rue de Sèze.

Illustrateur de livres, Raffaëlli a scruté et exprimé des œuvres comme Claude
Gueux, de Victor Ilugo; Germinie Lacerteux, d’Edmond et Jules de Con-
court; les Sœurs Vatard, de J.-K. Huysmans, et les Croquis parisiens du
même écrivain ; les Contes de ma chaumière d’Octave Mirbeau ; les Types de
Paris, ample série de dessins illustrant un texte écrit par tous les écrivains,
illustres ou débutants, auxquels s’adressa l’artiste ; Le Dernier jour d'un con-
damné, de Victor Hugo; J. F. Rajfaëlli, avec des pointes sèches et repro-
ductions de dessins et tableaux, par Arsène Alexandre ; un François Villon,
orné d’une aquarelle originale; L'Assommoir, avec le portrait d’Emile Zola ;
A rebours, avec le portrait d’Huysmans.

Ecrivain, il a écrit, non seulement des brochures : le Caractérisme, pour
son exposition de 1884 ; Impressions d'un impressionniste en Amérique; De
Honjleur, pour une série de peintures et de dessins d’une saison de vacances ;
et aussi un livre, un vrai livre, rare d’esprit, cui'ieux d’observation, de
bonhomie, de malice, d’enthousiasme, le livre des Promenades au Louvre, où
les aperçus savants et imprévus surgissent à chaque page ; beau livre pour
lequel Maurice Barrés écrivit une préface où il résume nonchalamment ses
idées sur l’art en rendant cet hommage à l’auteur : « Remercions Jean-
François Raffaëlli, qui publie ce charmant ouvrage dénué de pédantisme sur
le Musée de Peinture du Louvre. Voici un grand artiste qui vient se pro-
mener avec nous parmi les œuvres qui firent l’objet perpétuel de sa médita-
tion. On le félicitera de n’avoir pas forcé le ton et surtout d’avoir su dire et faire
 
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