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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 5. Pér. 12.1925

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Vitry, Paul: L' architecture: l'Exposition des Arts Décoratifs modernes
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https://doi.org/10.11588/diglit.24946#0028

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18

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

cette revue rapide des efforts et des tentatives plus ou moins aventurées ou
logiques que nous offre l’Exposition de 1925.

La polychromie naturelle ou appliquée donne en effet à l’architecture une
vie, un esprit auxquels tous nos constructeurs n’ont pas renoncé. Les char-
mantes maisons du Village français, celles de M. Brunet, de M. Hamelet, de
M. Guillemonat, de M. Bluysen, de M. Oudin, de M. Agache lui-même en
connaissent encore les bienfaits. M. Marrast introduit volontiers la fresque
dans les intéressants morceaux que nous avons cités de lui, tandis que
M. Droz fait chanter les sculptures céramiques de M. Dlionnne au portail de
son église. M. Plumet, en dehors de la polychromie naturelle somptueuse
des revêtements de marbre de ses portiques auxquels nos grandes maisons
de marbrerie ont fourni libéralement les ressources de leur palette éclatante,
a cherché à utiliser la peinture dans sa Cour des Métiers; mais la réussite des
principaux morceaux de ce décor qui forment par trop tableaux et sont
trop lourdement chargés de détails et d’intentions, ne l’a pas heureusement
servi. Ailleurs MM. Gaudibert et Polti ont demandé au bon décorateur
Boignard pour leur galerie des Sections étrangères une parure sobre et
discrète, mais harmonieuse, et M. Sauvage, dans la galerie des boutiques
qui fait face, a réalisé une symphonie à grand orchestre en noir et or qui est
peut-être un peu brutale et sent trop 1’ « exposition », mais qui est loin
d’être sans mérite.

En revanche, presque partout ailleurs, c’est le blanc cru qui domine et
qui augmente l’impression de lourdeur et de massivité qui se dégage de
l’ensemble de ces constructions trop serrées, dépourvues pour la plupart de
l’agréinenl des verdures naturelles formant cadre, un peu écrasées par le
parti qui s’imposait de renoncer aux silhouettes élancées et encombrantes.
Leur géométrie dépouillée ne séduit guère au premier abord ; mais si l’on
réfléchit cependant à ce qu’elles représentent de logique nécessaire, de
renoncement aux grâces apprêtées et factices, aux petits moyens faciles,
on ne peut s’empêcher d’estimer à leur prix la volonté qui s’y exprime
et la force qui s’y manifeste.

PAUL VITRY
 
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