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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 5. Pér. 12.1925

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Nr. 1
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Varenne, Gaston: Les Salons de 1925
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https://doi.org/10.11588/diglit.24946#0034

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

Pointelin — mais oui! il ne nous lasse pas, encore qu'il se répète sans
cesse, et cela n’est pas si fréquent! Une vue de la Bouille, de Léonard, avec
de jolis gris nuancés, La Combe, de Vergnot, largement exécutée, où les
personnages sont inutiles, La vieille Citadelle d’Assise, d’André Strauss, un
des plus personnels parmi les paysagistes de ce Salon, un Paysage dans l’Aunis,
de Moreteau, un juste Effet de soleil, de Doré, La Baie de Douarnenez, de
Désiré Lucas, une Vue de Laroque-Gageac, en Dordogne, de Sonneville, un Effet
de neigeau soleil, de Charreton, La Bonte de Calais à Audinghen, de Jean Quignon
et les toiles de Schlumberger, de Willaume, modulées en sourdine, de René
Juste, de Colle, tranchent nettement sur les autres paysages dont les moins
mauvais ne se recommandent que d’un métier sage et impersonnel.

Si l’on veut quelque imprévu, quelques harmonies inédites dans le paysage
ou dans la figure associée au paysage, c’est aux Orientalistes qu’il faut s’adres-
ser. Espérons d’eux un renouvellement des formules les plus usées et les plus
banales. Par eux encore, la peinture reprend une importance décorative trop
longtemps sacrifiée à la vaine poursuite de réalisme, de vérité directe, ou
bien, au contraire, à des préoccupations de beauté idéale, déduite de raison-
nements abstraits et de formules d’école ou d’atelier. Voyez le Vieux Mara-
bout, de Dabat, au coloris savoureux, le Marché dans le Sud-Algérien, de Cauvy,
puissamment taché, l’impression du désert sud-oranais, de Bascoulès,
d’une rare distinction, le paysage délicat de Dabadie, Amandiers en fleurs, et
les envois de Lagrange, de Buzon, du Gardier, avec un grand paysage
lumineux, de Bouviolle, Germain Thill, Lino, Pozzo, très différents de
caractère, de facture et qui sont loin d’avoir tous la même valeur.

Les natures mortes ont puissamment contribué, elles aussi, en ces dernières
années, à l’affranchissement des conventions. Elles ont permis à des peintres
travaillant seuls, à l’exemple de Cézanne, de se trouver eux-mêmes, de se
composer une palette conforme à leur tempérament, d’oser exprimer
naïvement leur émoi devant des couleurs qui chantent, de faire mille
expériences diverses qui leur ont été plus profitables que les séances d’atelier
devant le modèle nu, avec correction du maître. Il en est peu ici qui vaillent
d’être cités. La nature morte est considérée encore avec quelque dédain comme
un genre inférieur ; on exagère ailleurs dans un autre sens. On n’en remarque
que davantage la virtuosité déployée par Grün dans sa Symphonie en vert.
créée autour d’un mannequin de mode, la facture large de Gorlin, la matière
précieuse de Calvet, la pâte riche de Joets, les francs accents de Paul Hugues
(La Console) et la précision un peu sèche de Lièvre (Dans l'Antichambre).

Passons vite devant les nus. Celui de Biloul, gâté par des recherches de
draperies mal accordées rendant plus crayeuses encore les chairs de son
modèle, est pourtant l’un des meilleurs, avec l’étude délicate et sincère de
 
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